La Conférence nationale des directeurs d'établissements pour personnes âgées et handicapées demande une revalorisation indiciaire pour tous les personnels accompagnant des publics fragiles.
La Cndepah s'inquiète d'une fuite des personnels
Les accords du « Ségur de la Santé » offrent une revalorisation importante et sans précédent pour la grande majorité des personnels hospitaliers et intervenant en EHPAD. Ces personnels vont en voir le bénéfice au mois de décembre en totalité, le calendrier de versement de ce complément de traitement indiciaire ayant été avancé.
"Nous pourrions nous réjouir pleinement de cette mesure, destinée à améliorer l'attractivité des métiers, si elle ne créait pas une concurrence entre les établissements intervenant au sein du secteur médico-social", alerte la Cndepah dans un communiqué. "En effet, les personnels affectés dans des secteurs destinés à l'accompagnement des personnes en situation de handicap ne sont pas concernés par la revalorisation indiciaire de 183 euros nets mensuels. Par conséquent, cette mesure emporte, sur le terrain, des situations incompréhensibles :
- Les personnels exclus de cette revalorisation, alors qu'ils bénéficient parfois pourtant du même statut de la Fonction Publique Hospitalière, peinent à comprendre cette différence flagrante de traitement.
- Au sein d'une même entité juridique (les centres hospitaliers, dans l'immense majorité des cas), les rémunérations peuvent varier de la valeur de ce complément de traitement indiciaire selon, pour les mêmes grades et diplômes, les services au sein desquels ils sont affectés. C'est ainsi que les personnels salariés d'un centre hospitalier gérant des services pour personnes handicapées tels que les MAS ou les FAM n'auront pas le bénéfice du CTI, emmenant des ruptures d'égalité ingérables d'un strict point de vue managérial.
De la même manière, pour le secteur personnes âgées, les agents travaillant au sein des SSIAD hospitaliers seront en décalage de rémunération, au risque, déjà perceptible, de générer une perte d'attractivité de ces secteurs.
Il est évident que le maintien de ce cap engendrera des phénomènes de fuite des personnels, impliquant ainsi une dégradation des accompagnements par manque de ressources humaines qualifiées dans le secteur du handicap et des soins à domicile à destination des personnes âgées ou handicapées. Les démissions ont d'ores et déjà commencé."