Agnès Buzyn et Myriam El Khomri se rendent ce lundi 28 octobre à Romainville, au sein de l'institut régional de formation sanitaire et sociale Ile-de-France de la Croix-Rouge française, pour rencontrer les équipes enseignantes et les étudiants. Un geste significatif à la veille de la remise du rapport sur la revalorisation des métiers du grand âge.
La Croix rouge française appelle à changer l'image et la place des personnes âgées dans notre société
Le 24 septembre dernier, la Croix-Rouge française a remis à Myriam El Khomri son "Plaidoyer pour les personnes âgées" dans lequel elle défend une « société de la longévité », appelant à reconsidérer la personne fragile et à repenser les modes d'accompagnement des seniors selon une dynamique de parcours de vie.
Très investie dans la concertation grand âge et autonomie qui a abouti au rapport Libault en mars dernier, la Croix-Rouge française y présente quatorze propositions concrètes.
« Il faut considérer la personne fragile comme source de potentialité pour notre société : l'aider dans son parcours de vie, la valoriser dans une dynamique inclusive, s'assurer du respect de ses droits et libertés. En somme, accompagner plutôt que compenser, en donnant toute leur place aux métiers du grand âge et aux aidants qui agissent auprès des personnes fragilisées par leur vieillissement » indique Jean-Christophe Combe, Directeur Général de la Croix-Rouge française, dans un communiqué. "Aujourd'hui, l'organisation de l'accompagnement de la perte d'autonomie liée au vieillissement s'articule autour de l'âge. Et en reprenant strictement la définition de la « dépendance », la personne âgée n'est plus reconnue dans ses droits, sa liberté et dans les modalités de structuration de son parcours de vie, limitant ainsi sa capacité d'agir et de penser. C'est cette image et cette place des personnes âgées dans notre société que la Croix-Rouge française veut changer."
Quatorze propositions remises à Myriam El Khomri, Marie-Anne Montchamp et Dominique Libault
La Croix rouge française y priorise un retour à la liberté et à la citoyenneté des personnes âgées, un statut qui tend à s'effacer au fil de la vie des seniors provoquant un isolement social et un sentiment d'inutilité. C'est tout l'objet du projet COEUR (COmité d'Expression des Usagers en Région) Croix-Rouge dont l'ambition est de renforcer la place des personnes en situation de fragilité dans l'expression de leurs souhaits et de leurs attentes.
L'association se donne également comme priorité de passer d'une culture de la dépendance à celle de la capacité d'agir. Inclusion, participation, prévention, cohésion, personnalisation, décloisonnement, autonomie, autant de mots qui doivent guider et structurer l'accueil, l'accompagnement, la prise en soins des seniors, non plus sur leurs déficiences ou dépendances mais en fonction de leurs « capabilités » même pour ceux en perte d'autonomie.
Pour ce faire, elle appelle à passer d'une logique de lits ou de chambres à une logique d'habitats en adaptant l'approche et la conception des architectures, des organisations, des rythmes pour que chaque personne se sente «chez elle » mais aussi en soutenant notamment l'encadrement à domicile comme en établissement et en offrant une meilleure reconnaissance de la place des aidants. Il faut renforcer la formation, l'attractivité et l'accompagnement des professionnels des métiers du grand âge, notamment via la revalorisation salariale, la construction de parcours de carrière, le renforcement des perspectives d'évolution professionnelle grâce à l'activité de coordination pour les aides à domicile et les aides-soignants.