« L'assouplissement des conditions de visite dans les EHPAD » annoncé lundi 1er juin par le gouvernement, et salué dans un premier temps, implique un nouveau protocole loin de répondre aux attentes des professionnels du secteur médico-social. Il continuerait de pénaliser fortement les résidents et leurs familles, regrette la Fondation Armée du Salut.
La Fondation Armée du Salut dénonce un protocole très contraignant
Alors que ce dimanche sera celui de la Fête des mères, Sylvie Dupont, directrice des EHPAD de la Fondation de l'Armée du Salut, craint le décalage entre les attentes légitimes des familles et les exigences imposées par le protocole gouvernemental : « Pour la fête des mères qui arrive, ce dimanche 7 juin, les visites des familles continueront à s'apparenter à un véritable parcours du combattant ! Les règles concernant les visites restent en effet drastiques : prise de rendez-vous, limitation de la durée des visites, respect d'un circuit sécurisé...», commente t-elle dans un communiqué.
En outre l'annonce du retour des bénévoles est trompeuse puisque seuls les « bénévoles habilités » pourront venir en soutien aux équipes professionnelles épuisées après trois mois de crise, et qui attendent une forte revalorisation des salaires et des conditions de travail. Elle regrette enfin que le protocole gouvernemental fasse porter une grande part de la responsabilité des mesures d'assouplissement sur les directrices et directeurs d'établissement eux-mêmes, quand bien même l'ensemble du pays hormis l'Île-de-France devrait être traité de manière identique puisqu'en « vert ».
La Fondation de l'Armée du Salut, qui gère une dizaine d'EHPAD, estime que ce « protocole semble de nature à maintenir les aînés dans leur isolement et leur confinement, alors que l'heure devrait être à l'amorce d'un réel déconfinement pour les résidents en EHPAD».
A l'inverse, le Mcoor, l'association des médecins coordonnateurs et du médico-social, insiste sur le maintien de règles strictes de confinement pour les personnes vulnérables notamment en EHPAD. Le "confinement n'est pas un enfermement et chaque EHPAD est appelé à établir un plan de déconfinement progressif en interne, qui sera modulé par les caractéristiques de chaque territoire, avant de pouvoir ouvrir totalement sa structure aux visiteurs et notamment aux familles". Mcoor qui avait très vite alerté sur les risques d'un confinement excessif sans discernement, réaffirme la nécessité d'une reprise active de la vie sociale au sein des EHPAD en maintenant l'application des mesures barrières qui sont encore les seules mesures capables de limiter les risques d'une épidémie au sein d'un établissement.
Car le virus circule encore activement sur notre territoire, avec chaque jour plusieurs centaines de nouvelles hospitalisations !