L'augmentation des salaires de 183 euros dans la fonction publique hospitalière crée un appel d'air qui vide les Ehpad associatifs de leurs aides-soignantes, alerte Sylvie Dupont directrice des Ehpad de la Fondation de l'Armée du Salut. Elle demande un alignement rapide par voie de décret.
La Fondation de l'Armée du Salut demande d'urgence 183 euros d'augmentation pour les Ehpad associatifs
« Nous manquons déjà habituellement de soignants dans les Ehpad associatifs mais, là, la situation est en train de s'aggraver du fait de leur départ vers les hôpitaux et Ehpad hospitaliers, alors que la deuxième vague de l'épidémie frappe la France », s'alarme Sylvie Dupont directrice des Ehpad de la Fondation de l'Armée du Salut - 10 établissements, 1070 personnes accueillies et 603 salariés. En effet, les aides-soignantes et même les infirmières sont en train de rejoindre les hôpitaux et les Ehpad hospitaliers, d'autant que la seconde tranche d'augmentation initialement prévue pour le 1er mars 2021 a été avancée au 1er décembre 2020 (Géroscopie du 2 novembre).
Le complément de traitement indiciaire de 183 euros nets mensuels est devenu une réalité pour tous les personnels hospitaliers. A l'inverse, « jusqu'à ce jour, les salariés des Ehpad du secteur non lucratif, soit 31% des établissements en France, n'ont, eux, pas vu l'ombre du premier centime de ces 183 euros fantômes sur leurs fiches de paie , déplore la responsable : nos Ehpad tournent avec de plus en plus de faisant fonction, et un directeur vient de me faire part de sa décision de ne plus admettre de nouveaux résidents parce qu'il ne veut pas risquer de compromettre la qualité des soins et de l'accompagnement ».
Pour elle, il est indispensable qu'un décret gouvernemental étende la hausse des salaires de 183 euros nets à l'ensemble des personnels en Ehpad, seul moyen d'imposer son financement aux agences régionales de santé. Ce que n'est pas en mesure de faire la décision unilatérale d'une indemnité forfaitaire mensuelle de 238 euros brut annoncée le 16 octobre par la Fehap (CCN de 1951). Cette décision unilatérale comprend en effet une clause spécifique conditionnant le versement de l'indemnité forfaitaire Ségur à l'octroi du financement correspondant par les pouvoirs publics...