La HAS publie ce lundi 10 décembre les résultats 2018 de la qualité et de la sécurité des soins dans les établissements de santé français. Parmi les nouveautés cette année, figure pour la première fois en France un indicateur qui mesure les complications après une chirurgie orthopédique ainsi qu'un ensemble d'indicateurs sur la chirurgie ambulatoire, modalité d'hospitalisation qui concerne aujourd'hui plus d'un patient sur deux.
La HAS affine ses indicateurs pour mesurer le résultat au bénéfice du patient
La HAS définit également ses priorités pour les années à venir : renforcer la prise en compte du point de vue du patient et étendre la mesure de la qualité au-delà des établissements de santé en s'intéressant à l'ensemble du parcours du patient, quels que soient les lieux de vie et de soins.
La Haute Autorité de Santé déploie un ensemble de travaux pour améliorer la qualité et la sécurité des soins, en ville comme dans les établissements de santé. A partir des recommandations de bonnes pratiques, elle évalue si les soins prodigués au sein des établissements de santé garantissent aux patients qualité et sécurité. A noter que la HAS mobilise deux dispositifs en particulier : elle certifie tous les 4 ans l'ensemble des établissements de santé français, publics comme privés, et recueille chaque année auprès d'eux des indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS), dont l'expérience et la satisfaction des patients.
Les résultats sont restitués aux établissements afin que les professionnels améliorent leurs pratiques. La plupart est publiée sur le site www.scopesante.fr, afin d'informer l'ensemble des Français sur la qualité des soins délivrés dans les établissements. Ils entrent aussi dans le dispositif d'incitation financière à la qualité (IFAQ).
La prise en charge en chirurgie ambulatoire est par exemple jugée correcte par les patients. Ils sont bien informés en amont de l'intervention, ce qui est essentiel en chirurgie ambulatoire où le patient doit avoir un rôle particulièrement actif. Les professionnels rassurent efficacement les patients à chaque étape de leur parcours ambulatoire. L'organisation de la sortie et du retour à domicile doit être améliorée : l'évaluation du patient pour la sortie -qui vérifie que le patient est apte à rentrer chez lui- n'est tracée que dans 77% des dossiers. Seule la moitié des patients a été recontactée par l'établissement dans les jours suivants la sortie. De plus, un quart déclare ne pas avoir reçu d'informations sur les signes ou complications devant les conduire à recontacter l'établissement en urgence et deux tiers rapportent qu'ils n'ont pas eu le numéro de téléphone de la personne ou du service à contacter en cas d'urgence.
Améliorer l'organisation de la sortie demeure d'ailleurs une priorité pour tout patient hospitalisé. Ces résultats confortent le constat déjà posé en 2016 avec la mesure d'autres indicateurs. Des progrès doivent porter sur la lettre de liaison à la sortie : sa remise systématique au patient et la qualité de son contenu doivent s'améliorer. En effet, la sortie est un moment critique qui, si elle est mal organisée, peut conduire à des ruptures dans la continuité des soins et à des ré-hospitalisations évitables.
Trois priorités pour les prochaines années
La HAS se donne trois priorités pour les années à venir en matière de politique d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins pour les patients.
En premier lieu, elle va renforcer la mesure de la qualité directement auprès des patients et élargir les patients traceurs en visite de certification.
En second lieu, la HAS articulera encore plus étroitement ses domaines d'intervention : ainsi la prochaine version de la certification, en cours de développement, prendra mieux appui sur les recommandations et intégrera plus systématiquement les résultats des indicateurs. Enfin, la HAS va concevoir des indicateurs de qualité des parcours, une mission qui lui est confiée dans le cadre du chantier « Qualité et pertinence » de Ma santé 2022 et qu'elle copilote avec l'Assurance Maladie et France Assos Santé.
Ces indicateurs évalueront la qualité de la prise en charge des personnes atteintes d'une pathologie, quels que soient les lieux de soins et de vie (ville, hôpital, lieu de résidence...).
La HAS a démarré avec la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), pathologie pour laquelle existent déjà des recommandations de bonnes pratiques et un guide parcours. Suivront en 2019 d'autres pathologies à fort enjeu de santé publique comme l'obésité, l'insuffisance rénale chronique, l'insuffisance coronaire stable, l'accident vasculaire cérébral...