Installée en centre ville d'Albi, La Maison de l'Amitié est un EHPAD ouvert qui a choisi d'associer et d'impliquer dans toutes ses activités l'ensemble des intervenants. Résultat : un établissement vivant, communicant et foisonnant où chaque projet, chaque pratique sont discutés, évalués et revus régulièrement pour toujours mieux répondre aux besoins des résidents.
La Maison de l'Amitié, la vie au coeur de l'EHPAD
" Il est difficile d'accepter l'institutionnalisation de son parent ", explique Valérie Fontaine directrice de la Maison de l'Amitié, un EHPAD qui a réussi l'incroyable pari de faire adhérer l'ensemble des acteurs à son projet d'établissement. " C'est parce que la personne se sent libre de partir qu'elle choisit de revenir ou de rester. C'est parce que les proches sont associés et comprennent notre démarche qu'ils nous font confiance et désirent nous consacrer du temps".
Une démarche associative
A la fois logement-foyer, Ehpa et accueil de jour pour personnes malades d'Alzheimer, La Maison de l'Amitié a été fondée par des retraités soucieux d'agir contre la solitude et l'exclusion quel que soit l'âge. Aujourd'hui, ce sont plus de 130 bénévoles qui proposent et animent des activités aussi diverses que des ateliers mémoire, informatique, cours de langues, de cuisine, de jardinage, brocante, visites, aides aux devoirs... Lors de l'entrée en établissement, aidants comme salariés sont invités à proposer au collectif une activité qui leur plait. Car la philosophie de l'établissement est bien de valoriser les forces et valeurs de chacun et de les mettre au service des personnes accueillies.
Un lieu ouvert
La liberté d'aller et venir n'est ici pas un vain mot. " Il n'y a pas contention, pas de porte à code car on entre chez nous pour continuer de vivre, pas pour mourir ou s'enfermer ", précise Valérie Fontaine. Les familles viennent quand elles le souhaitent, de jour comme de nuit. Elles peuvent en effet dormir sur place. Un salon des familles équipé d'un canapé-lit est disponible pour celles qui veulent rester près de leur proche, notamment lorsqu'il est en toute fin de vie. " Il nous faut parfois convaincre car nos pratiques surprennent ", ajoute la directrice. " Mais comment les familles pourraient-elles comprendre nos méthodes si nous ne prenons pas le temps de dialoguer et de leur en expliquer la finalité ? Certains voudraient par exemple qu'on laisse leur proche tranquille dans un fauteuil. L'enjeu est de leur faire comprendre qu'il risque la fonte musculaire s'il ne marche pas. Bien sûr on bouscule les habitudes de vie mais ça vaut le coup pour le bien-être de tous, y compris des salariés qui se sentent valorisés et reconnus. "
Des outils de transmission
Pour maintenir le lien et la confiance avec les aidants familiaux, l'établissement a installé dans chaque chambre des outils de transmission. Les soignants y indiquent leurs observations du jour et se rendent disponibles pour répondre aux questions des familles. La directrice insiste d'ailleurs pour qu'une réponse soit toujours apportée même si elle est différée dans le temps. C'est pour elle un gage de confiance et de respect. Et ça marche car les familles sont très présentes et engagées. " Certaines reviennent même nous voir, une fois que leur proche nous a quittés. Preuve s'il en faut de la qualité du lien tissé au fil des ans et de l'affection qui perdure. "