Depuis le 1er juillet 2016, les résidences autonomie doivent transmettre leurs prix d'hébergement à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). Cette dernière publie la première analyse sur 2018 et 2019 qui semble en dessiner deux modèles, l'un public et l'autre associatif.
La première analyse des prix des résidences autonomie est parue
Il existe près de 2?300 résidences autonomie en France (anciennement logements-foyers), ce qui représente environ 120?000 places d'hébergement. Plus de 75% ont ouvert avant 1990. Près des trois quarts des résidences autonomie sont implantées en milieu urbain et périurbain.
Les deux tiers des résidences autonomie sont de statut public, environ 30 % relèvent du privé non lucratif, et seulement 4 % sont à caractère commercial.
Environ la moitié des résidences sont habilitées à recevoir des bénéficiaires de l'aide sociale à l'hébergement (ASH).
Pour renforcer la transparence et l'information sur les prix pratiqués dans les résidences autonomie, la loi d'adaptation de la société au vieillissement a rendu obligatoire depuis le 1 er juillet 2016 la transmission à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). des prix d'hébergement pratiués afin de renseigner l'annuaire du portail national d'information pour les personnes âgées et leurs proches.
La Caisse vient de publier la première analyse statistique
Le coût médian d'un studio masque de fortes disparités
En 2019, le prix médian d'un studio avec kitchenette (F1) s'établit à 688 euros, celui d'un studio avec cuisine isolée (F1 bis) est de 643 euros et celui d'un deux-pièces est égal à 787 euros.
Dans l'ensemble, les prix ont légèrement augmenté entre 2018 et 2019, quel que soit le type de logement. Au-delà de l'évolution annuelle, ces augmentations résultent également des travaux de modernisation ou de rénovation entrepris entre deux locations, par exemple le remplacement d'une baignoire par une douche.
La variabilité des prix des logements entre les résidences autonomie est importante -elle va du simple au triple- et ce, quel que soit le type de logement.
Le socle minimal de prestations
En application de la loi ASV du 28 décembre 2015, outre la mise à disposition du logement privatif, 10 prestations minimales doivent être obligatoirement proposées aux résidents à compter du 1er janvier 2021. Déjà en 2019, 52% des résidences autonomie ayant répondu les ont intégrées, dont 78% des résidences ouvertes après 2000.
Si certaines prestations sont systématiquement couvertes par l'ensemble des résidences, de fortes disparités subsistent, selon l'année d'ouverture des structures, pour 5 d'entre elles : téléassistance, « accès à un service de blanchisserie, internet dans les locaux (pas obligatoirement dans les logements), accès aux animations collectives et aux activités organisées dans l'enceinte de l'établissement et mise à disposition et entretien de locaux collectifs.
Au regard de ces éléments, deux modèles de résidences autonomie semblent se dessiner :
- des résidences anciennes, majoritairement publiques, situées en milieu urbain, proposant des prix moins chers, mais avec peu de prestations axées sur les nouvelles technologies ;
- des résidences plus récentes, majoritairement de statut privé associatif, localisées en milieu rural, qui ont émergé dans les années 90, de type Marpa.
Les Marpa plus chères
Les Marpa, créées en 1986, sont des petites unités de vie à but non lucratif. Elles accueillent des personnes âgées autonomes et qui vivent isolées en milieu rural. On dénombre environ 200 MARPA réparties sur 70 départements et implantées principalement dans les espaces ruraux et en périphérie des villes.
La variabilité des prix des Marpa est importante, et les prix médians sont au moins 1,6 fois plus élevés que les prix médians des résidences autonomie de l'échantillon national de la CNSA, et ce quel que soit le type de logement. Ce prix plus élevé s'explique par une part plus importante de Marpa proposant déjà les 11 prestations dans le prix du loyer (79% en 2019) et par un bâti plus récent et de petite taille (moins de 25 places).
Le besoin de rénovation des résidences autonomie est, au regard de l'ancienneté du parc, important conclut la CNSA.
Une première enveloppe de 70 millions d'euros a été mobilisée entre 2014 et 2020, dans le cadre d'un plan d'aide à l'investissement porté conjointement avec la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV). Elle a concerné 390 résidences autonomies, dont 11 Marpa, soit 19?495 logements.
En 2021, à la faveur des décisions du Ségur de la santé, la CNSA a mobilisé 20 millions d'euros des crédits du plan France relance pour abonder l'enveloppe de 10 millions d'euros de l'assurance retraite et porter le plan d'aide à l'investissement en résidences autonomie à 30 millions d'euros.