Dans un communiqué diffusé le 2 février, la Société Française de Gériatrie s'inquiète du non respect des recommandations vaccinales Covid.
La SFGG s'alarme du non respect sur le terrain de la priorisation des doses
Trois régions (Île-de-France, Hauts-de-France et Bourgogne-Franche Comté) ont déjà dû « interrompre la campagne vaccinale en raison de la pénurie de vaccins et les services hospitaliers se voient contraints de retarder voire d'annuler les rendez-vous des premières vaccinations destinées à des populations pourtant prioritaires », s'inquiète la SFGG.
Les 8 composantes du Conseil National Professionnel de Gériatrie (*) dénoncent la non priorisation sur le terrain des personnes à risque le plus élevé de développer des formes graves, à savoir les plus de 75 ans les plus fragiles et plus particulièrement les résidents d'EHPAD, de résidences autonomie et les personnes âgées suivies à domicile par un SSIAD ou une HAD.
La directive ARS parue le 22 janvier 2021 a recommandé aux centres de vaccination de déprogrammer « l'ensemble des rendez-vous de primo-vaccination prévus jusqu'au 2 février inclus » . Cette directive, rendue nécessaire en raison « de difficultés d'approvisionnement en vaccins Pfizer » et pour « garantir l'administration de la seconde injection pour toutes les personnes ayant déjà reçu la première dose en janvier » n'est pourtant pas suivie dans la réalité. Ainsi, « la crainte des gériatres est que des primo-vaccinés âgés fragiles ne soient pas au rendez-vous de la seconde dose ».
Par ailleurs cette recommandation rappelle que la stratégie de priorisation consiste à « réserver les 1ères doses aux + de 75 ans et aux 65-74 ans polymorbides ». Ainsi, les gériatres déplorent que la priorisation politique qu'ils saluent unanimement ne se traduise pas sur le terrain au niveau logistique ».
« Toutes les flambées épidémiques que nous connaissons actuellement sont dues à notre incapacité à privilégier la vaccination auprès des populations cibles comme cela a été décidé politiquement. Par un tel comportement, nous sacrifions les résidents d'EHPAD et des résidences autonomies ». En effet près de 1,5 million de doses leur ont été « confisquées » et moins d'un tiers des patients à risque ont ainsi été vaccinés à ce jour en France.
Pour conclure, les gériatres dénoncent encore et toujours l'âgisme de notre société (discrimination liée à l'âge) et appellent à "une solidarité nationale" envers les personnes prioritaires qui ont plus que jamais besoin d'être protégées « d'autant que les nouveaux variants provoquant une épidémie dans l'épidémie seront plus meurtriers ». Et d'ajouter « Nous ne sortirons pas de cette crise sanitaire et de cette épidémie tant que la campagne vaccinale ne se déploiera pas de la façon dont elle a été décidée par le gouvernement ».
Enfin, pour plus de transparence et afin d'apaiser les esprits, les gériatres demandent une publication hebdomadaire du taux de couverture vaccinale des 75 ans et plus.
Source SFGG