74 000 cas de Covid-19 confirmés dans les Ehpad, plus de 1 000 clusters enregistrés et 1148 décès la semaine dernière, on est loin des 50 à 100 décès de la semaine précédente... C'est peu dire que la situation se tend.
La situation se tend dans les Ehpad
Pourtant selon Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, même « si la situation continue de se dégrader, nous ne sommes pas du tout dans la même position qu'au printemps. » Les établissements sont aujourd'hui équipés de protection, l'accompagnement de la maladie est efficient, il y a moins de transferts hospitaliers, les filières gériatriques sont réactivées, les tests sont disponibles. Bref les Ehpad connaissent les gestes à adopter et les protocoles sont clairs. « Le protocole visites rénové le 1er novembre nous permet de calibrer le confinement au cas par cas, établissement par établissement. Cela correspond aux attentes de nos adhérents ».
Les ressources humaines, inquiétude de tous les professionnels
C'est ici que le bât blesse. « La situation est aujourd'hui catastrophique. Lors de la première vague, la stupeur était telle, que tous les professionnels étaient vent debout pour tenter de parer aux difficultés. La période de sidération a été très mobilisatrice face à la Covid. » Mais aujourd'hui il faut reconnaître que la situation est très délicate. Les personnels sont épuisés, découragés, démissionnaires pour certains. « Avec la généralisation des tests antigéniques, les porteurs asymptomatiques sont mis en septaine sur le champ entraînant des pénuries de personnels d'une minute à l'autre. Il n'est pas question de remettre cela en cause car c'est une nécessité absolue », précise Florence Arnaiz-Maumé mais cela crée néanmoins de grandes difficultés d'organisation pour les DRH et directeurs d'établissement.
Communiquer et former
Le ministère des Solidarités et de la Santé, conscient du problème, a lancé une campagne de communication « Un métier pour nous » il y a une dizaine de jours (voir notre article), peu diffusée toutefois si l'on en juge par son manque d'échos dans la presse. Une circulaire a également invité Préfets, ARS, Pôle emploi à se réunir avant le 10 novembre pour promouvoir des projets de formation express en Ehpad. « Il ne s'agit pas de former des aides soignants au rabais », continue Florence Arnaiz-Maumé « mais bien de proposer une véritable qualification d'accompagnement en gérontologie ».
D'ailleurs le SYNERPA, en partenariat avec Pôle Emploi, la Croix Rouge et le GRETA, a justement lancé en région Occitanie une formation d'Accompagnant en Gérontologie dont les premières sessions expérimentales ont débuté en 2019. Devant les résultats encourageants, six nouvelles sessions ont été organisées en 2020, qui intègrent 97 stagiaires dont 22 salariés d'EHPAD en poste. Une demande de certification du titre au Répertoire National des Certifications Professionnelles (CNCP) est en préparation pour le mois de janvier 2021 et le déploiement de la formation sur d'autres régions est à l'étude.
Une passerelle et une réponse à la crise
Pour la déléguée générale du Synerpa, cette formation d'accompagnant en gérontologie, de niveau 5, permet de former du personnel compétent en trois mois. Elle comprend 294 heures d'enseignement théorique et une mise en situation professionnelle de 140 heures (2 semaines à mi-parcours et 2 semaines enfin de parcours), soit un total de 384 heures.
Les missions de cet accompagnant sont de 4 ordres :
- Dispenser des soins de nature préventive, curative, visant à promouvoir, maintenir et restaurer le bien être, l'autonomie, l'hygiène et le confort de la personne âgée
- Garantir la surveillance et la sécurité de la personne âgée
- Accompagner les personnes âgées pour les aider à maintenir une vie sociale
- Intervenir dans le cadre d'une équipe pluri-professionnelle, dans le cadre des règles de délégation infirmière.