La Silver Valley, cluster d'innovation dédié à la longévité, a organisé le jeudi 26 mars un Open Lab en partenariat avec la société Happy Visio afin de d'échanger avec des personnes âgées sur leur quotidien en temps de pandémie. Les nouvelles technologies - et leur rôle essentiel dans le maintien du lien social - ont été à l'honneur.

Ils s'appellent Françoise, Jean-Pierre, Francis, Jeannine, Nicole... Ils vivent à domicile ou en résidence autonomie, seul(e) ou en couple, et s'adaptent avec plus ou moins de facilité aux règles du confinement. Lors de l'atelier organisé par la Silver Valley le 26 mars, tous ont témoigné de l'importance de maintenir des liens avec leurs proches, grâce à des échanges en visio. Parfois deux fois par jour et en famille « pour s'assurer que tout le monde va bien ».

Au quotidien, la plupart d'entre eux lit ou en profite pour faire du tri et optimiser la gestion des documents administratifs. « C'est une période de recentrage », indique Francis.

Nos seniors sont aussi parfois les aidants de leurs parents âgés. « Le plus difficile pour eux est de s'alimenter. Je fais appel au CLIC ou à la mairie mais s'ils nous donnent des informations, ils ne proposent pas de solutions concrètes. C'est à nous qu'il revient d'appeler les commerçants et de négocier avec eux des livraisons à domicile », poursuit Francis.

La crainte de la contamination est aussi très présente. « Je ne suis pas tranquille quand mon mari rentre des courses, témoigne Jeannine. Je ne sais pas ce qu'il a touché. Et puis l'un de nos voisins a été hospitalisé, nous ne savons pas comment il a attrapé le virus, ni si d'autres personnes sont concernées dans l'immeuble. La situation est anxiogène ».

Si tous les participants à l'Open Lab ont tenu à saluer le courage des soignants et plus globalement de tous ceux qui restent mobilisés pendant l'épidémie, ils s'inquiètent aussi de la situation dans les EHPAD. Nicole, qui connaît des personnes qui ont contracté le Covid-19 en établissement, ne cache pas sa colère vis-à-vis des pouvoirs publics : « Il est anormal, dans un pays comme la France, de ne pas disposer de suffisamment de masques ! ». « Malgré des professionnels magnifiques, nous allons connaître un printemps meurtrier dans les EHPAD », conclut, révoltée, Jeannine.