C'est un véritable cri d'alerte que lancent aujourd'hui la fédération santé-sociale CFE-CGC, le Syndicat des jeunes médecins, le SNPGH et l'AD-PA au nom du secteur non lucratif, ignoré des accords du Ségur.
Le secteur non lucratif en danger
« Nous allons mourir par étape, par manque de médecins et de pharmaciens, dans le secteur non lucratif », explique Jean-Paul Zerbib, CFE-CGC. « En oubliant sciemment des secteurs entiers, l'État décide de favoriser le public et doit comprendre que l'absence de médecins, de pharmaciens va entraîner un raz de marée de fermetures de lits et une sous médicalisation dans les Ehpad ».
Une pétition pour se faire entendre
Plus de 16 000 signataires ont déjà répondu à l'appel du mouvement, qui dit avoir alerté les parlementaires comme le ministre de la Santé. Sans succès, Olivier Véran n'ayant pas pour l'heure accepté de le recevoir.
Pour aller plus loin et parce que le collectif s'inquiète de son avenir, il lance un appel à mobilisation le 18 décembre avec manifestation devant le ministère de la santé pour dire Non à la fermeture de lits dans le secteur non lucratif. « Nous participerons au système de vaccination, à la gestion des soins en crise et hors crise, mais nous demandons à être reconnus comme le secteur public. »
Dans les Ehpad aussi, une démédicalisation
« Cette situation des oubliés du Ségur est inacceptable et étonnante », tonne Pascal Champvert Président de l'Ad-Pa. « Au départ, nous étions satisfaits de la prise en considération des salariés des Ehpad. Mais nous avons compris que cela n'intégrait pas les médecins coordinateurs. Il n'y en a déjà pas assez mais maintenant on commence à les voir partir. »
Les professionnels de l'aide à domicile et des résidences autonomie sont aussi les grands oubliés du Ségur. Ils n'ont pas bénéficié des accords, ni de la prime offerte aux professionnels des hôpitaux et des ehpad.
Aujourd'hui, l'Ad-Pa se mobilise donc aux côtés de cette intersyndicale « pour leur donner de la visibilité car les résidences autonomie et le domicile n'existent pas dans la galaxie de l'offre de soins. Mais aussi pour lettre en lumière l'incapacité du 1er Ministre et du Président à écouter associations et syndicats. L'Etat ne profite pas de cette crise pour écouter et faire du lien social mais continue de se refermer sur lui-même ».
L'urgence est donc à la mobilisation.