C'est l'événement de la semaine : le 1er anniversaire du Ségur de la Santé orchestré par Olivier Véran, ministre des solidarités et de la Santé. Bilan et perspectives.
Le Ségur, un an après : quel bilan ?
Quelques chiffres d'abord
Après une consultation massive, plus de 100 réunions au ministère, près de 200 contributions écrites, plus de 118 000 réponses de professionnels de santé à la consultation en ligne, des accords ont été signés le 13 juillet 2020 par la majorité des organisations syndicales. Composés de 33 engagements, ils visent à améliorer le système de santé à l'hôpital, en ville et la collaboration avec le médico-social. 9 milliards d'euros ont ainsi été « dégagés » pour reconnaître et revaloriser les métiers du soin, 19 milliards d'euros pour relancer l'investissement en santé.
Aujourd'hui, « plus de 1,5 million de personnels des hôpitaux et des Ehpad perçoivent au moins 183 euros nets de plus par mois et un vaste chantier de revalorisation des grilles concernant plus de 500 000 agents du secteur public est largement engagé, avec des mesures qui bénéficient également aux personnels concernés du secteur privé », explique Olivier Véran.
Le Ségur, c'est 650 millions d'euros investis pour améliorer le fonctionnement des services à l'hôpital et 125 millions d'euros pour le secteur médico-social. C'est aussi des ouvertures de lits supplémentaires (2686), le développement de la formation (1300 places en IFSI) et 3600 en IFSA pour les aides-soignants. C'est enfin 17 millions de téléconsultations réalisées en 2020.
Un satisfecit
Le bilan est certes remarquable, puisqu'après seulement 1 an, 75 % des mesures annoncées sont réalisées ou en cours de déploiement. Un gros travail a ainsi été initié pour décentraliser la gouvernance. « Le Ségur de la santé a tracé les contours d'un changement profond de méthode, orienté vers une déconcentration résolue, un regard plus médical et soignant sur les projets d'investissement, leur accompagnement très en amont par des experts et une approche d'aménagement du territoire de santé associant davantage les élus à la prise de décision », lit-on dans le dossier adressé à la presse.
Réformer la tarification et la régulation des dépenses
Côté financement, les réformes prévues dans la stratégie « Ma Santé 2022 » entendent rééquilibrer les modèles de financement entre financement à la qualité, financement populationnel pour prendre soin des patients d'un territoire dans le temps et financement à l'activité pour garantir un accès rapide à l'offre de soins. Cette réforme effective pour les urgences, le sera au 1er janvier 2022 pour la psychiatrie, les SSR et les hôpitaux de proximité. Le Ségur prévoit ainsi de poursuivre la réduction de la part de la tarification à l'activité (T2A) en développant un financement populationnel pour l'activité de médecine qui permettra aux établissements de santé de mieux se concentrer sur les besoins à long terme de la population.
La trajectoire quinquennale des objectifs, activités et ressources du système de santé proposée par le HCAAM dans son avis d'avril 2021, devrait être présentée dans un document unique de programmation, qui se déclinerait notamment en LFSS pour ses aspects budgétaires.
Quel An 2 pour ce Ségur ?
Après les revalorisations salariales, l'évolution des statuts, des compétences, les moyens pour l'investissement, les lits à la demande, d'autres chantiers doivent s'initier maintenant par et avec l'ensemble des acteurs de la santé. L'an 2 sera donc celui de la transformation au sein des territoires. L'ars devient le pilote de la transformation dans sa région. La qualité de vie et l'organisation du temps de travail sont les axes prioritaires. Un plan QVT devrait être présenté à la rentrée.
L'organisation des soins de ville devient prioritaire. Les ARS aideront les initiatives à se structurer pour que les CPTS, les MSP, les centres de santé maillent désormais le territoire et permettent une bonne articulation avec l'ensemble des pans de l'offre de soins. Enfin le déploiement des outils numériques est essentiel pour une meilleure coordination des parcours.