« Le temps adoucit tout » (Voltaire)
Voltaire avait un sens prémonitoire en nous dotant de citations dont certaines semblent avoir été anticipées en réponse à la crise sanitaire dont nous mesurons encore les effets.
Oui, le temps adoucit tout, mais il est nécessaire de l'accompagner dans cette bonne volonté. La période que nous venons de vivre, d'une violence extrême tant physiquement que psychologiquement, a bouleversé les habitudes et les organisations.
Beaucoup a été dit. En particulier sur la rapidité avec laquelle les structures et surtout les équipes ont dû s'adapter en avançant « à vue ».
Beaucoup de certitudes ont été mises à bas. Il a fallu composer et vite, cohabitant avec la douleur, la peine et souvent l'incompréhension. Certains récits, tant sur les domaines logistiques et bien évidemment humains, font frémir. Aucune guerre ne se compare. C'en fut une pourtant.
Et cependant, la capacité de résilience des équipes a souvent fait merveille. Bousculant des principes, normes ou procédures dont on a pu s'apercevoir de la lourdeur et parfois de leur justification plus théorique que pratique. Ce que nous savions déjà. Le temps est désormais à « panser les plaies ».
Et quel bonheur de constater chaque jour un florilège d'initiatives souvent inédites, au sein des établissements, mises en oeuvre avec pour objectif souvent inconscient d'effacer, sans oublier, ces jours sombres. Ces jours sans liens ni relations, ou si modestes. Sans visite et sans animation. Ces jours marqués et pilotés par le « principe de précaution », qu'heureusement nombre de responsables ont parfois su adapter, délicatement, en pleine responsabilité.
Rien ne sera comme avant c'est certain. Le terme tendance est désormais « l'Ehpad de demain ». Retenons surtout qu'on ne construit pas l'avenir sur l'oubli.