C'est un triporteur électrique, piloté par un cycliste bénévole, qui depuis 2 ans, permet aux résidents des EHPAD du Finistère de retourner dans le village de leur enfance, de passer quelques heures au bord de l'océan, ou de réaliser des emplettes au supermarché du coin. Un petit vent de liberté et d'autonomie souffle sur les EHPAD.
Le triporteur pour s'évader quelques heures
Basé sur un concept danois et importé en France en 2014 par Ditte Jakobsen, " Cycling without Age ", " A vélo sans âge " 1 en français, rencontre un succès fou. Il faut dire que l'idée est séduisante et sa réalisation pour le moins convaincante. Il s'agit de proposer des promenades en triporteur aux résidents d'EHPAD.
" Installées à l'avant du véhicule, les personnes retrouvent le goût de l'échange ", explique Ernest Le Bris, représentant actif et engagé de l'association. " Elles sont saluées et interpellées par les passants, étonnés et surpris de voir circuler un tel attelage. Le triporteur intrigue et suscite des questions. C'est très intéressant d'observer le plaisir des personnes âgées, qui se sentent dès lors dans une position privilégiée et valorisante. "
Le triporteur, outil de réminiscence
Cheveux au vent, les résidents retrouvent des sensations oubliées. Qu'il s'agisse de la vibration du vélo ou des odeurs de la nature, ces effets leur sont très bénéfiques et favorisent le dialogue. " Ils se mettent à raconter leurs souvenirs. C'est très chaleureux et simple ", commente Ernest Le Bris. C'est aussi un outil d'apaisement. " Même un tour d'une dizaine de minutes pour des personnes souffrant de troubles cognitifs, comme une maladie d'Alzheimer, apporte du calme et de la paix, évitant de compenser avec des traitements médicamenteux. Tout le monde est gagnant. "
Et de lien intergénérationnel
L'objectif de cette initiative est de rompre l'isolement et de permettre aux personnes âgées de sortir de l'établissement. Et ça marche. Sur proposition des soignants ou à l'initiative de la personne âgée elle-même, une sortie peut être programmée. " Récemment un monsieur de 92 ans a emmené sa fille et sa petite fille en bord de mer. C'était un très joli moment d'échange et de complicité. "
Former des bénévoles
" Nous incitons les établissements à acquérir un triporteur et à former personnel et familles à son utilisation ", ajoute Ernest Le Bris . " Même s'il est vrai que cela représente un investissement, entre 6500 et 7000 euros pour un véhicule. L'objectif est de ne pas dépendre de la disponibilité des bénévoles mais de pouvoir emmener son parent se balader ou déguster une crêpe à la demande. "
Sur le pays de Morlaix, nous utilisons surtout des triporteurs nomades. Ils desservent 12 EHPAD et quatre foyers de vie. Nous intervenons aussi sur demande à domicile. La démarche est bénévole mais une adhésion à l'association nationale est demandée pour couvrir les frais. "
L'association compte plus de 200 antennes dans 26 pays, mais la France n'est pas en reste car elle enregistre pas moins de 10 relais sur son territoire et 8 en cours de création. Et la Bretagne est aujourd'hui l'un de ses fers de lance.