La Drees publie une étude traditionnelle sur l'espérance de vie sans incapacité, mais y ajoute une analyse sur l'espérance de vie passée avec l'allocation personnalisée d'autonomie.
Les années APA : un nouvel indicateur pour l'espérance de vie sans incapacité
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) publie deux nouvelles études sur les espérances de vie passées après 60 ans :
- La première présente l'espérance de vie sans incapacité à 65 ans, et actualise cet indicateur avec les données 2020 ;
- La seconde utilise un nouvel indicateur : l'espérance de vie passée dans l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).
L'écart entre l'espérance de vie totale et l'espérance de vie dans l'APA correspond à « l'espérance de vie sans dépendance » des seniors, la dépendance étant ici mesurée par le fait de percevoir l'APA. Il résulte de la première étude que presque 18 mois séparent l'espérance de vie sans incapacité des hommes et des femmes à 65 ans : 10,6 ans pour les hommes et 12,1 ans pour les femmes. L'espérance de vie sans incapacité à 65 ans progresse continûment depuis 2008, avec un gain de 2 ans et 1 mois pour les femmes et 1 an et 11 mois pour les hommes.
L'espérance de vie passée dans l'APA est un nouvel indicateur qui s'inscrit dans la famille des espérances de vie avec ou sans incapacité. Elle correspond au nombre moyen d'années qu'une personne de 60 ans peut espérer vivre en tant que bénéficiaire de cette prestation. Elle a pour principal intérêt de s'affranchir des effets de structure démographique, notamment de l'avancée du « papy boom ».
Il en ressort que l 'espérance de vie passée dans l'APA est en baisse régulière depuis 2010 : Fin 2019, une personne de 60 ans a une espérance de vie de 25,6 années parmi lesquelles, en moyenne, 2,4 années sont passées en tant que bénéficiaire de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). L'espérance de vie passée dans l'APA est plus longue dans un état de dépendance modérée (1,5 année en GIR 3 ou 4) que sévère (0,9 année en GIR 1 ou 2). Elle est aussi plus élevée en tant que bénéficiaire de l'APA à domicile (1,4 année contre 1,0 année en établissement). Bien que l'espérance de vie totale à 60 ans augmente, l'espérance de vie dans l'APA diminue régulièrement depuis 2010 (-2,7 %), ce qui traduit un recours à cette prestation en baisse à âge donné. La part de la durée de vie après 60 ans passée en tant que bénéficiaire de l'APA passe ainsi de 10,1 % fin 2010 à 9,5 % fin 2019. La baisse est plus marquée en GIR 1 et 2 (-5,0 %) et à domicile (-4,5 %). Seule l'espérance de vie en GIR 3 et 4 en établissement augmente, au même rythme que l'espérance de vie totale.