L'ensemble des fédérations du secteur appellent français et politiques à se mobiliser pour que la grande réforme de l'accompagnement des personnes âgées soit lancée dès les 100 premiers jours du prochain Gouvernement.
Les fédérations du grand âge appellent à "s'engager pour une société de tous les âges"
"Depuis 15 ans, les pouvoirs publics annoncent une grande réforme de l'accompagnement des personnes âgées.
Depuis 15 ans, cette « fameuse » réforme est repoussée face aux vicissitudes de la vie politique, aux crises financières et sanitaires et, au fond, à la certitude que les personnes âgées ne descendront pas (pas encore !) dans la rue.
Soyons juste : des mesures historiques ont été prises récemment, comme par exemple la création de la branche autonomie de la sécurité sociale et la revalorisation des métiers du Grand âge.
Mais elles restent largement insuffisantes, pour répondre aux difficultés immédiates et plus encore, pour faire face au défi démographique qui s'amorce. La « vague grise » arrive alors que le secteur du Grand âge tente déjà de résister face à un manque de moyens humains et financiers chronique.
Car la transformation démographique que nous allons connaitre s'impose à tous : dans les 20 ans à venir, le nombre de personnes de plus de 75 ans va quasiment doubler et représenter près de 11 millions de personnes contre moins de 6 millions aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'un sujet théorique. Ces personnes, c'est nous ou nos parents. Et ce futur du vieillissement est tout proche : dès 2025, les besoins d'accompagnement augmenteront de façon spectaculaire de sorte que la préservation de l'autonomie des personnes âgées devient un impératif catégorique.
Il faut l'affirmer avec force : oui, cet accompagnement que nous voulons solidaire et qui suppose une augmentation décisive des moyens humains consacrés au Grand âge aura un coût pour la collectivité. Mais ce coût sera bien moins grand que celui de l'immobilisme qui entrainerait des dépenses considérables subies liées à la multiplication des pathologies chroniques et des pertes de chance.
Ainsi l'ambition d'une société de la longévité est une ambition réaliste pour vivre mieux plus longtemps et pour préserver notre protection sociale. La réforme de l'accompagnement du Grand âge ne peut plus se permettre d'être pour demain. Notre pays, nos grands-parents, nos parents, et nous demain ne pouvons plus attendre.
Les personnes âgées doivent pouvoir choisir leur mode d'accompagnement - à domicile, en établissement ou dans un tiers lieu - bénéficier d'un temps de présence professionnelle suffisant, adapter leur logement... Le défi est immense et suppose la mise en oeuvre d'une réforme majeure, pour adapter l'ensemble de notre société au vieillissement.
Il est impératif que, dès les 100 jours du futur Gouvernement, soit lancée la réforme du Grand âge au travers d'une grande loi sociétale qui soit aussi une loi de programmation donnant à la France les moyens de ses ambitions pour ses citoyens d'aujourd'hui et de demain.
Nous appelons tous les candidats à l'élection présidentielle à s'engager solennellement dans cette démarche devant l'ensemble des Français dès leur élection.
Auteurs : ADEDOM - Fédération nationale Adédom ; ADMR - Union nationale ADMR ; AD-PA - Association des directeurs au service des personnes âgées ; FEDESAP - Fédération des services à la personne et de proximité ; FEHAP - Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés solidaires ; FESP - Fédération du service aux particuliers ; FHF - Fédération hospitalière de France ; FNAAP/CSF - Fédération des associations de l'aide familiale populaire ; FNADEPA - Fédération nationale des associations de directeurs d'établissements et services pour personnes âgées ; FNAQPA - Fédération nationale Avenir et qualité de vie des personnes âgées ; SYNERPA - Syndicat national des établissements & résidences privés et services d'aide à domicile pour personnes âgées ; UNA - Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles."