"Alors que la concertation sur le grand-âge et l'autonomie, à laquelle participe activement le G31*, a été lancée, il est essentiel de rendre ces crédits", alerte l'alliance dans un communiqué. L'absence de restitution de ces crédits dédiés aux personnes ayant besoin d'aide à l'autonomie ou porteuses de handicap serait en totale contradiction avec les annonces en grande pompe du plan autonomie grand âge. Elle serait également totalement contraire à l'esprit de la loi de 2005 qui vise à sanctuariser et à dédier ces crédits.
Les fédérations et associations du secteur social et médico-social appellent au dégel des 152 millions de crédits de 2018 dédiés aux personnes âgées ou en situation de handicap.
"Le 14 décembre dernier, les Fédérations et Associations du secteur social et médico-social du GR31, ont saisi par courrier la Ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn et la Secrétaire d'État chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel pour demander la restitution des crédits gelés en 2018, qui représentent 152 millions d'euros. En l'absence de réponse, la FHF, avec les principales associations du secteur social et médico-social, interpellent à nouveau, cette fois publiquement, les pouvoirs publics pour que cette somme soit rendue à ses bénéficiaires, les structures en charge des personnes âgées ou porteuses de handicap.
A l'heure de la concertation sur le grand âge et l'autonomie, et en tenant compte de la place majeure des établissements et services sociaux et médico-sociaux dans le parcours de santé de la population française, il est temps de stopper ces ponctions, récurrentes depuis des années. Ces crédits font cruellement défaut pour aider à la modernisation, à l'investissement dans de nouveaux outils et organisations, notamment la télémédecine, à la formation des équipes. Ils devraient permettre d'améliorer les prises en charge du grand âge, du handicap, au lieu de servir à éponger le dépassement d'autres secteurs.
Les Fédérations hospitalières ont obtenu la restitution des crédits hospitaliers gelés dans le champ sanitaire. De la même façon, les associations et fédérations oeuvrant dans ce champ réclament ces crédits dus aux établissements et services qu'elles représentent, qui font également face à une situation économique très difficile. Cette injustice -le gel des crédits- conduit à mobiliser de manière importante et inopportune les réserves de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie), au moment même où les enjeux de financement de la perte d'autonomie sont particulièrement prégnants.
Elles demandent à ce que ce gel, constitué en 2018, soit restitué en intégralité. Elles souhaitent également reposer la question d'un niveau de gel annuel qui conduit chaque année dans les faits à amputer de 100 à 200 millions le montant des crédits votés par le parlement au profit du secteur médico-social. Un engagement des pouvoirs publics à ne plus ponctionner les ressources de la CNSA serait un geste important envers les usagers et les acteurs du secteur médico-social afin de relancer une véritable politique d'investissement et de modernisation."