C'est par ce cri d'alarme que Philippe Wender, président de Citoyennâge, et résident de La Cité Verte à Sucy en Brie, demande un assouplissement des mesures sociales en établissement.
Les jours, les semaines, les mois comptent quadruple
« Les gens n'ont plus de perspectives, plus de rêves », explique l'énergique président qui pointe aujourd'hui l'urgence à faire entendre le point de vue des résidents. « Nous demandons de pouvoir recevoir nos proches, nos familles dans nos logements, qui restent des lieux privés, afin de préserver l'intimité des rencontres ». Mais aussi à maintenir des liens sociaux dans l'établissement. « Actuellement nos activités sont organisées par étage, pour éviter les transmissions. On ne croise plus nos amis. Cela concerne les animations mais aussi la vie sociale. On ne peut plus faire de réunions avec l'ensemble des résidents. Nous avons perdu un an. Nous perdons de la vie. »
Une requête soutenue par l'Ad-Pa. Comme l'explique Pascal Champvert, président de l'association des directeurs « Ces assouplissements doivent s'inscrire dans le respect des gestes barrières. Dans les établissements, la plupart des résidents sont vaccinés, 20% ont déjà reçu leur 2e dose », un chiffre confirmé par Brigitte Bourguignon, le 11 février, qui travaille aujourd'hui à développer des équipes mobiles pour vacciner les plus fragiles à domicile.
« On est dans une démarche de bénéfices risques. Il faudra continuer à se laver les mains régulièrement. Et à porter des masques, ajoute Pascal Champvert. Mais aujourd'hui le risque réel concerne surtout le développement de dépressions, troubles anxieux, chutes chez les personnes âgées qui ne font plus assez d'exercices physiques. Il faut faire bouger les lignes ».
Inviter l'éthique à la table des discussions
La question de l'allègement des mesures soulève une question d'éthique majeure. « Emmanuel Macron n'a pas souhaité rendre la vaccination obligatoire, décision que nous saluons, mais ce choix risque aujourd'hui d'engendrer des discriminations. Les personnes non vaccinées nuisent-elles à la liberté de celles qui le sont ? interroge l'Ad-Pa. Les directeurs d'établissement envisagent-ils de traiter différemment les personnes vaccinées et celles qui ne le sont pas ? Les droits doivent-ils être les mêmes pour tous ? Des positions différentes doivent-elles être adoptées en fonction des situations ? « Des questions délicates sur lesquelles nous allons saisir le comité consultatif national d'éthique (CCNE). Nous inviterons en parallèle Brigitte Bourguignon et Olivier Véran à le saisir pour appuyer notre requête. »