L'arrêt des soins de kinésithérapie engage le pronostic d'autonomie et de mobilité des résidents d'Ehpad avec risque de grabatisation accélérée alertent les kinésithérapeutes libéraux dans un courrier à Emmanuel Macron.
Les kinés alertent sur les risques de « grabatisation accélérée »
« Particulièrement soucieuse de l'état de santé dans lequel les kinésithérapeutes allaient retrouver leurs patients », la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) a réalisé une étude d'impact sur l'arrêt des soins de kinésithérapie dû au confinement dans les Ehpad.
Les résultats observés « sont édifiants », dit-elle. Parmi les résidents qui marchaient avant le confinement, le périmètre de marche moyen a fondu de près de 75%, le nombre d'entre eux ayant désormais besoin d'une aide pour marcher a doublé, 25% des plus fragiles ne marchent plus, le nombre capables de se lever seuls d'une chaise a diminué de 60%.
« Le pronostic d'autonomie et de mobilité de ces patients est engagé pouvant conduire à une grabatisation accélérée du fait de l'isolement surajouté qui catalyse ce phénomène », commente la FFMKR.
Pour les kinésithérapeutes qui ont pu reprendre les soins, « ils ont retrouvé la plupart de leurs patients dans un état de dépendance indue (dépendance iatrogène évitable), parfois irréversible et en grande partie imputable à l'absence de soin de kinésithérapie ».
Au vu de ces résultats, la FFMKR a adressé le 29 avril un courrier au président de la République lui demandant d'intervenir officiellement « afin que cesse cette seconde crise sanitaire qui se joue en silence avec un risque de surmortalité directement lié à l'arrêt imposé de kinésithérapie ».