La Fehap et Nexem publient le premier numéro d'un baromètre trimestriel des tensions de recrutement. Il s'agit d'un outil d'observation ... du manque d'attractivité du secteur. 5% des postes seraient vacants.
Les métiers du soin et de l'accompagnement subissent un déficit d'attractivité « exacerbé »
La Conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social, initialement prévue avant le 15 janvier devrait finalement s'ouvrir le 18 février, cela a été annoncé aux trois organisations syndicales (CFDT, FO, Unsa), à l'origine de l'appel à la grève des professionnels du social et du médico-social du 18 janvier reçues avenue de Ségur.
Dans cette perspective, les deux fédérations représentatives des employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social associatif, la Fehap et Nexem ont lancé un baromètre trimestriel visant à désormais mesurer et observer, chaque trimestre, les besoins de recrutement en professionnels du soin, du médico-social et du travail social. Le premier numéro vient d'être publié ce 28 janvier. Interrogés du 1er juin au 30 septembre 2021, les répondants rassemblent 90 000 salariés dans toute la France, soit 15 % de la totalité des effectifs des adhérents des deux fédérations (610 000 salariés).
Un premier constat : les métiers du soin et de l'accompagnement des personnes fragiles subissent un déficit d'attractivité « exacerbé et mis en lumière par la crise sanitaire ». Toutes les activités sont touchées par ce manque de professionnels et donc tous les publics accompagnés : personnes soignées, personnes handicapées, personnes âgées, enfants en difficulté, majeurs protégés et personnes et familles en difficulté sociale.
30 000 postes à pourvoir
Cette première édition met en évidence :
- 4 300 postes à pourvoir dans les structures sondées, soit une estimation par projection de 30 000 postes dans l'ensemble des réseaux des deux fédérations ;
- 5 300 départs ont été enregistrés entre le 1er juin et le 30 septembre 2021, dont 2 650 démissions ou ruptures conventionnelles s'expliquant majoritairement par les rémunérations revalorisées dans le secteur public. Le manque de candidats formés, les contraintes inhérentes aux métiers concernés, le refus d'un contrat à durée déterminée, sont également évoqués par les employeurs comme causes de leur difficulté ;
- Plus des 2/3 des répondants manquent d'effectifs dans les métiers soignants et de rééducation, les métiers éducatifs et d'accompagnement social ;
- Près de la moitié des structures manquent de personnels d'encadrement et dans les fonctions support.
En conclusion, les tensions sont telles qu'elles mettent en difficulté les structures notamment pour assurer un accompagnement de qualité ». Deux leviers sont possibles pour pallier le manque de personnel et la désaffection des professionnels. On peut les résumer lapidairement : charger la barque des salariés encore en poste ou réduire la voilure de l'activité. « La fermeture de services ou d'établissements est un point de vigilance important pouvant s'aggraver dans les mois à venir. 8 % des répondants ont indiqué y avoir eu recours », note le baromètre.