Depuis une dizaine d'années, les Pôles d'activités et de soins adaptés (PASA) apportent une réponse qui semble pertinente dans la prise en charge des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Les activités alternatives proposées dans ces espaces restent néanmoins l'expression de l'engagement des directions.
Les PASA : lieux d'expression des médecines alternatives et complémentaires
Nés de la mesure 16 du plan Alzheimer 2008/2012, les PASA s'intègrent dans un projet d'établissement pour apporter une réponse adaptée à la prise en charge des résidents souffrant de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée. Entre 12 et 14 personnes sont accueillies dans ces pôles conçus autour d'un environnement architectural adapté et identifié par rapport au reste de la structure. L'originalité de ces espaces tient en deux points principaux : la présence d'un personnel qualifié et formé ayant généralement exprimé une volonté d'exercer auprès de ces résidents, et l'organisation d'activités sociales et thérapeutiques dans le cadre d'un projet adapté de soins et d'un projet de vie personnalisé.
L'emploi de médecines alternatives et complémentaires
Le PASA propose des activités individuelles ou collectives qui concourent à plusieurs objectifs. Tout d'abord, au maintien ou à la réhabilitation des capacités fonctionnelles restantes, avec de l'ergothérapie, de la cuisine, des activités physiques, etc. Les équipes travaillent également au maintien ou à la réhabilitation des fonctions cognitives restantes avec des activités de stimulation mémoire, du jardinage ou encore à la mobilisation des fonctions sensorielles des résidents en ayant recours à la stimulation ou à la musicothérapie. Enfin, ces espaces participent au maintien du lien social des résidents avec par exemple le recours à l'art-thérapie. Le personnel est formé pour assurer le quotidien du fonctionnement du PASA, mais « dans certains établissements, les directeurs vont plus loin et font appel à des intervenants extérieurs pour des activités de sophrologie, de rigologie ou d'autres alternatives aux soins conventionnels pour lesquelles il faut une formation plus approfondie », fait savoir Joël Jaouen, président de France Alzheimer et maladies apparentées. Et de regretter : « Malheureusement, cette approche est directeur-dépendante, ce qui est générateur d'une forme de disparité entre les PASA. »
La réponse à un besoin
Grâce à ces lieux dédiés, il est donc possible de mettre en application des actions non médicamenteuses, « une démarche d'autant plus importante depuis que certains médicaments jusqu'alors prescrits aux patients atteints de la maladie d'Alzheimer sont déremboursés, dénonce Joël Jaouen. Nous devons donc nous orienter vers des pratiques non médicamenteuses pour les aider. » D'ailleurs, France Alzheimer et maladies apparentées est récemment devenue un partenaire de l'Agence des médecines complémentaires et alternatives (A-MCA), dont « l'émergence est une chance car nous avons désormais des associés pour faire reconnaître les pratiques alternatives dans la prise en charge des patients », estime Joël Jaouen.