Le Synerpa a présenté les propositions du secteur lucratif pour faire du Grand âge une des priorités du quinquennat 2022-2027 à travers cinq engagements demandés aux candidats.
Les propositions du Synerpa pour un « big bang » de l'offre
« Le secteur du Grand âge - et plus précisément des Ehpad - a été profondément percuté d'abord par deux ans de crise « Covid » puis, plus récemment, par la publication du livre de Victor Castanet qui a entraîné une telle déflagration dans l'opinion publique qu'elle nous amène toutes et tous à reconsidérer notre vision de l'avenir » écrivent Jean-Christophe Amaranthis président du Synerpa et Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale, en introduction de leurs propositions pour les présidentielles. Mises en ligne le 23 mars, elles s'articulent en cinq engagements demandés aux candidats à travers un document de synthèse titré « 2022-2027 : un quinquennat face aux défis du grand âge » dont un constat liminaire indique que le secteur « repose sur une cohabitation, somme toute, sereine et efficace d'acteurs publics hospitaliers, territoriaux ou autonomes, d'acteurs privés associatifs ou mutualistes et d'acteurs privés commerciaux ».
1. Adopter une loi pluriannuelle de programmation et de moyens pour le Grand âge
« La grande réforme tant attendue doit être adoptée pour organiser le « big bang » de l'offre » et notamment la pluralité de l'offre d'hébergement et de services à destination des personnes âgées : finaliser la réforme de l'aide à domicile, reconnaître les résidences services seniors, préparer l'Ehpad du futur ;
Il s'agit de mobiliser et planifier les financements nécessaires pour l'accompagnement des personnes âgées en augmentant notamment les crédits dédiés à la 5e branche Autonomie.
2. Lancer un « plan d'urgence Ehpad » pour améliorer l'accompagnement des personnes âgées
Ce plan doit comprendre trois piliers majeurs :
- Renforcer la présence des personnels soignants et faire évoluer le forfait dédié au soin afin d'intégrer de nouveaux métiers permettant de mieux accompagner les pathologies des résidents ;
- Renforcer les contrôles en Ehpad et mettre en place une certification par la HAS ;
- Transformer les Conseils de la vie sociale pour associer davantage les résidents, leurs familles et les élus.
3. Définir un cadre qui permettra aux personnes âgées qui le souhaitent de poursuivre leur vie à domicile
Le virage domiciliaire amorcé par le gouvernement doit être amplifié :
- La politique d'adaptation des logements engagée par le Gouvernement actuel doit être poursuivie ;
- La réforme du domicile doit être parachevée par la création des nouveaux « services autonomie à domicile » mêlant aide et soin à la personne fragile, la consolidation de la nouvelle politique de tarification gouvernementale des Saad inaugurée avec la LFSS 2022, la création d'une autorisation multi-services et l'ouverture d'une réflexion stratégique avec l'État et les conseils départementaux concernant une tarification globalisée et forfaitisée.
4. Clarifier la gouvernance territoriale pour une plus grande lisibilité et efficacité
Il faut généraliser la co-gouvernance des agences régionales de santé et des conseils départementaux à l'ensemble du Grand Âge pour rationaliser et améliorer le fonctionnement du secteur.
5. Valoriser les carrières et les métiers pour permettre un « pacte de générations »
D'ici 2030, le secteur devra recruter 350 000 personnes. Le prochain Président de la république devra engager la création d'une véritable filière des métiers du Grand âge allant d'une campagne de promotion de ces métiers à la création et reconnaissance de nouveaux métiers et spécialités (infirmiers de pratique avancée, psychomotriciens, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, etc.) indispensables aux besoins des personnes âgées.