N°1 des résidences services seniors en France, Domitys affiche une croissance et un développement fulgurants. Rencontre avec Frédéric Walther, son directeur général.
Les résidences services trouvent leur utilité sociale
Comment se porte le marché des résidences services aujourd'hui ?
On recense 745 résidences seniors en France aujourd'hui portées par une croissance de l'ordre de 12% par an. Cela correspond environ à 70 ouvertures par an depuis 2 ans. En 2018, Domitys représentait 17% de ce marché total. Il comptait 80 résidences mais devrait dépasser la centaine de résidences d'ici la fin 2019. On représentera dès lors en ouvertures autant de logements que 4 de nos challengers, ce qui consolide encore notre place de leader.
Quelle est la place des RSS aujourd'hui ?
Le rapport Libault est très réussi. Les situations des EHPAD et du domicile y sont naturellement prioritaires. Mais ce rapport pose également la question de l'attractivité des métiers, commune à tous les secteurs d'activité du grand âge. Les résidences seniors jouent un rôle majeur en matière de formation du personnel et de valorisation des métiers (embauche en CDI, parcours professionnels, etc.). Les pouvoirs publics commencent à reconnaître la pertinence de notre modèle. Certains habitats dits intermédiaires proposent des très petites unités, d'autres peu de services, d'autres encore sont plus complètes... Il y a de la place pour tout le monde si l'on en juge par la croissance de la population des plus de 75 ans dans les 15 prochaines années.
Comment développer votre action ?
Nous travaillons beaucoup sur les questions de prévention de la perte d'autonomie, avec la CNSA, les conférences de financeurs, les mutuelles... Notre rôle est essentiel pour participer à la lutte contre l'isolement et permettre aux personnes seules de retrouver une place sociale. Les résidences services sont des lieux de rendez-vous, de rencontres, d'échanges, de pratiques d'activité physique. Par les interactions créées, nous les aidons à maintenir une forme d'autonomie. Et nous venons en complément de l'aide à domicile qui est évidemment indispensable, tellement les besoins sont énormes.
Vous accueillez des personnes pour de simples activités ?
L'essentiel de notre clientèle est composée de résidents installés, qui restent en moyenne 6 à 7 ans. Mais nous avons aussi des offres spécifiques, la carte loisirs. Pour 80 euros, les voisins peuvent venir déjeuner et participer à une dizaine d'activités. Certaines personnes viennent régulièrement pendant 1, 2 ou 3 ans puis décident de s'installer dans la résidence. Mais la place n'est pas exponentielle car les activités sont d'abord destinées à nos résidents.
Pour nous faire connaître, nous proposons des séjours Découvertes. Ils permettent de tester nos résidences durant 3 ou 7 jours avant de signer un bail. Certaines personnes testent d'ailleurs plusieurs résidences avant de prendre leur décision car elles ont le temps, contrairement à l'EHPAD.
Vous proposez également des séjours temporaires ?
Oui à la nuitée. On a signé plus de 70 conventions avec des hôpitaux, cliniques, services de soins de suite. Les soignants nous adressent des personnes en sortie d'hospitalisation, leur offrant ainsi un sas de décompression, entre la prise en charge médicale et le domicile isolé. Les personnes sont en sécurité, et nous jouons notre rôle de coordination. Tout le travail réalisé auprès de nos équipes en matière de formation, de coordination, de compréhension des besoins de la personne âgée a changé le regard du secteur médico-social sur nos services. Aujourd'hui nous sommes considérés comme un acteur plein et utile, complémentaire de l'EHPAD, de l'hôpital ou du domicile.