L'accompagnement des fragilités sociales des salariés devient un élément incontournable de la politique RH. Face à un État-providence affaibli, les EHPAD ont tout à gagner à prendre le relais : baisse de l'absentéisme, fidélisation des équipes, mesure consensuelle pour les accords, qualité de la prise en charge. Qui dit mieux ?
Les ressources humaines s'emparent des fragilités sociales
Recherche de logement social, fins de mois compliquées, familles monoparentales, enfant autiste... Les fragilités sociales se développent.
Les chiffres sont là : 56% des salariés déclarent vivre une situation difficile. 91% des dirigeants affirment employer un salarié en situation de fragilité1. Parallèlement, l'État-providence se désengage : conseils départementaux, CCAS et autres CLIC voient leurs ressources fondre...
Avec des effectifs féminins, vieillissants et de faibles salaires, les EHPAD et les services à domicile subissent de plein fouet ces évolutions sociétales.
Quelle alternative ?
Deux solutions sont aujourd'hui possibles :
- Accepter les absences et arrêts maladie déjà records... Et leurs conséquences : perte de temps pour les managers et les RH (réorganisation, appel au travail intérimaire...), pression sur les équipes restantes, dégradation de la prise en charge des résidents. Sans oublier les coûts cachés. A titre d'exemple, entre absentéisme et déconcentration, un salarié aidant un parent âgé ou un conjoint malade coûte 1 500 € par an.
- Réagir et intégrer l'accompagnement des fragilités sociales dans la politique RH. Avec des bénéfices : baisse de l'absentéisme, aide aux cadres de proximité, mesure consensuelle pour les accords NAO ou Qualité de vie au travail, augmentation du pouvoir d'achat des salariés.
En l'absence d'obligations légales2, peu d'EHPAD s'engagent dans l'accompagnement social. Pourtant tout existe : des équipes sociales qualifiées, titulaires de diplômes d'état, Assistant de Service Social ou Conseiller en économie sociale et familiale, des aides et financements publics, associatifs, mutualistes/assurantiels (financés par l'employeur mais rarement sollicités).
Perte de chance, non-recours...
Faute d'engagement de leurs employeurs, les salariés fragilisés passent à côté des dispositifs. Un accompagnement social expert, confidentiel et accessible à tous, salariés du siège, des établissements ou itinérants, s'impose. Les EHPAD opposeront leur petite taille, leur dispersion sur le territoire, les budgets tendus. Observons alors les bonnes pratiques ailleurs, avec un groupe de distribution engagé : 4 800 collaborateurs et 450 sites en France. « La RSE et le Bien-être au travail sont essentiels pour nous », explique la responsable RSE et Bien-être au travail de l'entreprise. « Depuis une dizaine d'années, nous développons une vraie politique d'accompagnement de nos salariés autour de la santé, du handicap, de la prévention ». Depuis 6 mois, le groupe expérimente donc un service d'accompagnement social à distance, Responsage (après avoir testé, sans succès, une ligne téléphonique d'accompagnement psychologique). « Responsage a très vite rencontré un vif succès, considéré comme pratique et utile. Il a surtout aidé des collaborateurs à exprimer leurs difficultés, à sortir du silence. » Et à bénéficier d'un suivi expert au fil du temps.
Sûr que les EHPAD, par nature spécialistes de l'accompagnement des personnes fragilisées, emboiteront le pas à cette entreprise novatrice.
Responsage, lauréat d'un appel à projets pour former des aidants
Comment ne pas s'épuiser en s'occupant d'un conjoint atteint de la maladie de Parkinson ? Comment communiquer sans s'énerver avec son proche atteint de la maladie d'Alzheimer ? Des formations existent pour les retraités franciliens.
Pour apporter des réponses à ces questions et mieux aider les aidants retraités, l'ARS et la CNAV d'Ile-de-France ont lancé un appel à projets innovants pour l'année 2019. Responsage fait partie des lauréats et a reçu un financement pour organiser des formations à destination de retraités s'occupant d'un proche atteint d'une maladie neurodégénérative ou « MND ».
Le ministère estime à 1,2 millions le nombre de personnes atteintes d'une MND en France. Dans cette catégorie entrent les maladies d'Alzheimer, de Parkinson, d'Huntington ainsi que la Sclérose en plaques, et de nombreuses maladies apparentées.
Autour des malades sont présents nombre de professionnels de santé, mais aussi des proches qui s'occupent d'eux au quotidien, parfois aux dépens de leur propre santé.
Responsage, en partenariat avec Géroscopie Formation et le magazine Notre Temps, va organiser des sessions de formation pour les aidants franciliens. Au programme :
- Mieux comprendre la maladie de son proche
- Mieux accompagner et communiquer avec lui
- Protéger sa santé et son équilibre de vie
- Connaitre ses droits et les acteurs clés autour de soi
- Anticiper les évolutions.
Par ailleurs, Responsage assurera aux aidants formés un accompagnement dans la durée. L'aide concerne :
- La recherche de solutions d'hébergement, ponctuelles, régulières ou définitives, de solutions de répit
- La mise en place ou l'adaptation de services à domicile
- L'aménagement du domicile
- La recherche de financement
La formation sera gratuite pour les aidants et ouverte à tous les franciliens âgés de 60 ans et plus.
Pour plus d'informations, contacter Lucie Masse, lmasse@responsage.com ou par tél : 01 81 22 30 56.