À l'aube des élections présidentielles, le bien-vieillir se doit d'occuper une place de premier rang dans les débats, portant une attention particulière sur le care. Les médecines complémentaires et alternatives peuvent y contribuer.
Médecines complémentaires et bien-vieillir : un enjeu pour les présidentielles
Avec le vieillissement de la population et l'impact de la crise sanitaire, les médecines complémentaires et alternatives (MCA) apparaissent comme un levier en faveur du bien-vieillir. « Il doit être envisagé dans un continuum, des jeunes seniors (45-60 ans) aux seniors intermédiaires (60-85 ans), sans oublier les plus fragiles (85 ans et plus) et les personnes en fin de vie, rappelle Véronique Suissa, cofondatrice et directrice générale de l'A-MCA. Ce care, associé au cure, doit s'adapter aux besoins de chacun, pour mieux personnaliser l'accompagnement des plus âgés. »
Un échange collectif autour des MCA et du care
Face aux enjeux de la longévité et aux polémiques récurrentes dans le secteur, cette question du bien-vieillir devient nécessairement une priorité politique. D'ailleurs, pour la première fois en France, la campagne présidentielle aborde le sujet des MCA. Serge Guérin, sociologue, relai société civile du bien-vieillir pour la majorité présidentielle, a réuni avec Véronique Suissa une variété d'acteurs des MCA lors d'une rencontre officielle, le 23 février, au siège de La République en marche. L'occasion d'échanger collectivement autour du care « qui engage la prévention à tout âge ainsi que le prendre soin, des besoins "simples" aux besoins complexes », indique Véronique Suissa. Cette demande du care est particulièrement présente chez les seniors en quête d'un bien-vieillir et d'une nouvelle façon de penser le vieillissement, le défi restant de pouvoir avancer en âge en bonne forme, physique et/ou psychique.
La place des MCA dans le bien-vieillir
Si le soutien aux plus âgés est encore largement marqué par une approche médicalisée, le mouvement en faveur des médecines complémentaires montre que les mentalités évoluent dans le sens du bien-vieillir. De nombreux soins non médicamenteux sont d'ailleurs déjà recommandés par la Haute Autorité de santé (HAS) et utilisés pour accompagner les publics fragilisés par l'âge, la maladie ou le handicap. L'essor de l'activité physique adaptée, le suivi diététique ou encore le soutien psychologique en sont de parfaits exemples. De même, on observe que de plus en plus d'Ehpad recourent à l'art-thérapie, la sophrologie ou la zoothérapie pour soulager les résidents. Mais qui dit essor des MCA, dit formation. Car « certes de nombreux diplômes sont déjà reconnus dans le champ des MCA, mais des dérives existent et persistent, rappelle Véronique Suissa. L'enjeu de la spécialisation est réel avec un renforcement de la formation continue, afin de s'assurer que les praticiens intervenant auprès d'un public fragilisé sont dûment formés. » Et de conclure : « Il est impératif de changer de modèle et de personnaliser l'accompagnement des seniors en s'appuyant davantage sur le soin relationnel et les pratiques complémentaires. »