Le Conseil économique, social et environnemental a voté le 12 janvier un avis sur les métiers en tension. Il formule des recommandations pour améliorer l'attractivité des conditions de travail et d'emploi et mieux prendre en compte les enjeux territoriaux.
Métiers en tension : le Cese formule 20 préconisations
Saisi en septembre par le Gouvernement, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a adopté le 12 janvier un avis sur les métiers en tension. « En France, les métiers qui connaissent actuellement des tensions accrues (chauffeurs routiers, ouvriers non-qualifiés de l'industrie, serveurs, aides à domicile, travailleurs sociaux) ont pour point commun de présenter des conditions de travail difficiles avec des horaires atypiques et une faible reconnaissance et valorisation des compétences notamment du point de vue salarial », estime le Cese. L'inadéquation géographique entre la demande et l'offre de travail est soulignée notamment dans les métiers de l'hôtellerie-restauration ou du médico-social, les prix de l'immobilier élevés dans grandes villes ou les zones touristiques constituant un frein majeur.
Le Cese formule 20 préconisations transversales pour améliorer l'attractivité des conditions de travail et d'emploi, de formation et de reconnaissance des compétences, mieux prendre en compte les enjeux territoriaux et anticiper les besoins en recrutement liés aux grandes transformations, parmi lesquelles :
- Négocier des avantages mutualisés (chèques déjeuner, chèques mobilité, chèques logement...) au sein des branches professionnelles pour renforcer l'attractivité des métiers. Le Cese propose que ces avantages collectifs bénéficient d'une exonération fiscale et sociale, sous réserve que la rémunération conventionnelle soit au moins égale au Smic - cette recommandation a suscité un « dissensus » de membres du Cese, notamment de la CGT, CFE-CGC et CFTC, qui auraient préféré que l'avis enjoigne aux pouvoirs publics, « en cas d'échec des négociations salariales de branche (...), de procéder sans attendre à l'indexation sur le Smic » des minimas de branche ;
- Favoriser la conciliation vie professionnelle / vie personnelle en développant les offres d'accueil des jeunes enfants et en réduisant les dépenses engagées par les parents (par exemple en soutenant les incitations fiscales telles que le crédit d'impôt immédiat pour l'emploi à domicile ou le crédit d'impôt famille) ;
- Agir sur les viviers de recrutement, en favorisant le recrutement des jeunes sur les filières en tension et des femmes dans les filières où les statistiques genrées sont déséquilibrées ;
- Créer des groupements d'employeurs pour soutenir l'activité économique de certains secteurs , qui peuvent représenter une solution concrète aux tensions de recrutement pour les petites structures qui ne bénéficient pas de moyens financiers importants ou services de ressources humaines.