François Content, président de la Fondation Partage et Vie, revient avec Géroscopie sur le changement de statut de la Fondation qui a eu lieu le 21 avril 2016, et les perspectives ouvertes par ce changement qui impose de concevoir un nouveau projet stratégique.
" Nous allons développer ce qui constitue l'ADN de la Fondation "
Avec le changement de statut et le retrait de la Caisse d'Epargne, les établissements sont-ils contraints à vivre sur leurs seules ressources ?
La Fondation a changé de gouvernance et de nom. Elle reste une fondation d'utilité publique. Sa mission demeure : elle agit contre les dépendances liées à l'âge, à la maladie ou au handicap. Elle est l'un des principaux acteurs du secteur non lucratif. Ses ressources reposent sur un modèle économique solide avec plus de 90 % des produits d'exploitation constitués de ressources issues du forfait hébergement à la charge des résidents et des dotations des autorités de contrôle.
Les Caisses d'Épargne ont passé le relais à des institutionnels de notre secteur afin de poursuivre le développement de l'ensemble ainsi créé. Le modèle de la Fondation est solide et c'est pour cela que ce changement a obtenu l'avis favorable des ministères concernés et du Conseil d'État. C'est par nos propres forces et nos propres décisions que nous avons à construire notre avenir.
La fondation avait développé de nombreuses expérimentations au profit des personnes âgées, la nouvelle fondation a-t-elle les moyens de continuer cette politique ?
J'ai pris mes fonctions fin octobre 2016. La Fondation a développé de nombreux projets innovants : première maison de retraite à domicile en France ; appartement d'évaluation domotisé qui met en situation des patients qui vont retourner vivre chez eux ; unités dédiées aux personnes handicapées vieillissantes au sein de nos EHPAD... Nous allons développer ce qui constitue l'ADN et le savoir-faire de la Fondation. Nous en avons les moyens et nous sommes au travail pour construire cette intelligence collective qui va alimenter une réflexion pour un nouveau projet stratégique.
L'ensemble des établissements sont très diversifiés, comment rendre cet ensemble cohérent ?
L'ensemble créé depuis plus de 15 ans est cohérent. La Fondation gère de nombreuses maisons de retraite médicalisées. Nous proposons de l'accueil permanent, des accueils de jour, de l'hébergement temporaire ainsi que des services à domicile. Nous avons aussi des résidences autonomie, des établissements pour personnes en situation de handicap ainsi que des établissements de soins de suite et de réadaptation, ainsi que des services d'aide à domicile. Notre offre est diversifiée afin de proposer aux personnes fragiles un parcours de vie adapté.
Nos établissements sont en grande majorité habilités à l'aide sociale. Ils sont en capacité d'accueillir des personnes dont les revenus sont modestes, répondant ainsi à la mission d'intérêt général de la Fondation. Nous sommes au service d'un projet humaniste, dans un univers économique. Comme toute entreprise, nous vivons par la qualité de nos services et par notre capacité à générer des marges de manoeuvre pour nous développer. Nous avons les moyens d'écrire une histoire originale et performante pour illustrer la pertinence de ce secteur privé non lucratif dont nous sommes un des principaux acteurs.
Quels développements envisagez-vous à l'avenir ?
Le travail des prochains mois pour le Directoire est de réaliser un état des lieux. Les différentes directions du siège et les établissements sont mobilisés. Ce travail sera partagé en interne. Ensuite, nous allons définir un processus d'élaboration du plan stratégique. C'est un travail en profondeur. Nous avons vocation à nous développer. Cette nouvelle étape se réalisera avec les institutionnels qui ont rejoint la Fondation et dont l'expertise est reconnue et complémentaire de ce qui existe à la Fondation.
Patrice Lefrançois