Nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes le 21 septembre dernier, Paul Christophe répond à Géroscopie dans une longue interview à découvrir dans son numéro à paraître mi-décembre. Premiers éléments...
"Nous avons besoin de nos 7 500 Ehpad" soutient Paul Christophe
Michel Barnier n'a pas dit un mot du grand âge dans son discours de politique générale. Quelle est votre feuille de route ?
Permettez-moi de vous corriger : le Premier ministre a mis au coeur de son discours la fraternité et l'intergénérationnel. Faire vivre la fraternité par l'attention à toutes les vulnérabilités, dont celles liées à l'avancée en âge, soutenir la cohésion de notre société par celle entre tous les âges, voilà ma feuille de route.
Nous devons continuer à nous préparer dès maintenant au défi de la prise en charge d'un nombre croissant de personnes de plus de 85 ans susceptibles d'avoir besoin d'un soutien à leur autonomie. Et ce sera davantage le cas à partir de 2030.
Mon objectif est de permettre à chacun de nos concitoyens âgés de continuer à vivre bien, conformément à leurs besoins et à leurs envies. A cette fin, Je souhaite agir selon 2 temporalités :
D'abord, parce que c'est l'urgence, répondre aux difficultés financières des Ehpad, qui sont pour moi une préoccupation majeure, tout en tenant compte de l'impératif de retour progressif à l'équilibre de nos comptes sociaux et d'efficience de nos moyens publics. Je viens ainsi d'autoriser la réorientation d'une enveloppe de fin de gestion de la branche autonomie de 100 millions d'euros vers les Ehpad en difficulté, en plus des crédits déjà alloués. Cette enveloppe n'est pas un énième fonds d'urgence. Son emploi sera strictement conditionné à des engagements de retour à l'équilibre et de transformation que je souhaite appuyer par la mobilisation de l'ensemble des leviers désormais disponibles pour renforcer l'efficience : rechercher des mutualisations entre établissements, oeuvrer à l'amélioration de la qualité de vie au travail des personnels, mettre en place les tarifs différenciés...
Ensuite, nous allons consolider une offre diversifiée, ouverte sur la cité et adaptée aux besoins de nos aînés, en fonction de leurs évolutions et de leur choix : des Ehpad, bien sûr, qui restent nécessaires dès lors qu'ils proposent un accompagnement et des soins adaptés aux besoins des personnes présentant par exemple plusieurs pathologies ou des troubles neuro-cognitifs, mais aussi des services à domicile ainsi que toute une gamme de solutions intermédiaires innovantes comme les accueils de jour, les collocations intergénérationnelles ou encore les résidences autonomie.
A suivre... Interview complète à découvrir mi décembre.