Pour l'Académie nationale de médecine, la doctrine du passe vaccinal en cours de discussion au Sénat « doit être clairement exposée et sincèrement défendue comme une obligation vaccinale, non déguisée, au même titre que les autres obligations vaccinales actuellement en vigueur ».
Obligation vaccinale : « osons franchir le pas » préconise l'Académie nationale de médecine
Dans un communiqué du 11 janvier, l'Académie nationale de médecine note que « face à l'augmentation considérable du nombre quotidien de nouvelles contaminations, à la saturation des services de soins intensifs, due en partie aux formes les plus sévères de la maladie, et à la nécessité de déprogrammer un nombre croissant d'interventions réglées, plusieurs pays européens (Grèce, Autriche, Italie, Allemagne) mettent en place ou envisagent une obligation vaccinale ».
Elle estime que « le projet de loi sur la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal actuellement examiné par les parlementaires offre une opportunité salutaire aux personnes non vaccinées de bénéficier le plus tôt possible d'une protection immunitaire, au moins contre les formes sévères de la maladie et le risque de décès » et que « c'est un choix nécessaire pour augmenter l'immunité collective en cas d'émergence de nouveaux variants ».
Elle tient tient toutefois à préciser :
- que la doctrine du passe vaccinal doit être clairement exposée et sincèrement défendue comme une obligation vaccinale, non déguisée, au même titre que les autres obligations vaccinales actuellement en vigueur ;
- que, face à une épidémie mortifère non contrôlable par tout autre moyen, la vaccination obligatoire « est un devoir civique » ;
- que l'exigibilité du passe vaccinal doit être élargie à tous les lieux de rassemblement (travail, loisirs, commerces, transports en commun), sans oublier les personnes intervenant à domicile auprès de personnes âgées et/ou vulnérables (femmes de ménage, aides familiales...), toute dérogation au principe d'universalité limitant sa portée et réduisant son efficacité ;
- que les rares contre-indications médicales doivent se référer à l'avis fourni par le Collège de Haute autorité de santé du 4 août 2021.