Les dirigeants des Groupes Orpea et Korian ont été auditionnés le 30 mars par la commission d'enquête du Sénat sur le contrôle des Ehpad.
Orpea promet des Etats Généraux, Korian se pose en contre-modèle
Philippe Charrier, président directeur général d'Orpea et Jean-Christophe Romersi, directeur général d'Orpea France ont été auditionnés le 30 mars par la commission d'enquête du Sénat sur le contrôle des Ehpad. Après une mise au point sur la publication du rapport Igas/IGF.
Philippe Charrier a renouvelé ses excuses aux résidents et à leurs familles et affirmé sa volonté de « protéger et défendre la fierté » des salariés d'Orpea. Il a également reconnu des manquements et des dysfonctionnements - « Je ne vous dirai pas que le groupe Orpea n'a rien à se reprocher » - mais en réfutant une nouvelle fois l'existence d'un « système organisé »... tout en s'engageant à « maximiser la décentralisation des décisions et des responsabilités vers les établissements, à renforcer leur autonomie et à s'appuyer plus encore sur les directeurs et les personnels qui travaillent au quotidien pour les résidents », récapitule un communiqué de presse du même jour. Orpea compte également instituer des médiateurs familles, rapprocher les comités éthiques du terrain, améliorer sa plateforme d'alerte (numéro vert).
Philippe Charrier et Jean-Christophe Romersi ont également annoncé des journées « portes ouvertes » de leurs Ehpad courant mai sous forme de première étape d' « Etats généraux du Grand âge », avec propositions concrètes et synthèse. Résidents, familles de résidents, élus, membres de la représentation nationale, personnels, presse locale, chacun sera convié à participer, à s'exprimer, à débattre pour faire émerger critiques et solutions.
En septembre 2022, la deuxième étape de ces Etats Généraux donnera lieu à une réunion nationale associant toutes les parties prenantes « afin de présenter les grands axes et propositions qui pourraient être menés pour améliorer l'accueil et la prise en soin des résidents ».
D'ici mai, le groupe doit recevoir les rapports des deux cabinets d'audit « de premier plan », qu'il a missionnés.
Korian : « nous ne réalisons aucune marge sur les dotations publiques »
Sophie Boissard et Nicolas Merigot, respectivement directrice générale et représentant France du groupe Korian, auditionnés ensuite, ont défendu les activités et le modèle décentralisé de leur entreprise... en se posant en contre-modèle pointant les défaillances du système « très cynique » décrit dans Les Fossoyeurs. Dans le domaine des pratiques financières, « nous ne réalisons aucune marge sur les dotations publiques versées au titre du soin et de la dépendance qui sont allouées à nos maisons de retraite en France », a affirmé la directrice générale. Elle a précisé que « les dépenses réalisées ont été supérieures aux financements alloués », et conclu que « la bonne utilisation de l'argent public est essentielle pour rétablir un climat de confiance ».