Difficile de ne pas associer le mot vapeur au patronyme de Nicolas-Joseph Cugnot.
" Osez la vapeur "
Cet ingénieur militaire est connu pour son célèbre fardier d'artillerie mû par une machine à vapeur, appelée cocotte, qu'il développa grâce au protectorat du duc de Choiseul à l'époque Ministre des affaires étrangères, de la guerre et de la marine de Louis XV. Lorsque qu'en novembre 1770 se met en marche le " chariot à feu ", affichant 7,25 m de long et 2,19 m de large pour 2,8 tonnes à vide, nul n'est préparé à voir survenir ce qui est considéré comme le premier accident automobile de l'histoire. Pourtant, des moins maniables avec son simple guidon et dépourvu de tout système de freinage, il vient emboutir après quelques mètres un mur de proximité. Las, le temps de réparer le fardier, nous sommes déjà en juin 1771 et le roi a nommé un nouveau Ministre moins à l'écoute de Cugnot. Son invention n'aura donc roulé, de son vivant, que quelques mètres sans aucune contribution à la défense de la patrie. Toutefois la vapeur d'eau s'est fait un nom à cette occasion. Si on connait son usage en stérilisation, sa déclinaison pour le nettoyage des locaux est moins célèbre alors que la France est un pays moteur dans ce domaine. Le principe, fidèle à la formule de Duperray, est de produire une vapeur surchauffée à plus de 150°C, grâce à une pression dépassant les 5 bars, pour obtenir une température voisine de 90°C sur les surfaces nettoyées.
Portée par les leaders Italiens de cette industrie, la méthode vapeur a séduit des industriels français qui l'ont déclinée plus spécifiquement dans le secteur santé depuis une dizaine d'année. Ce concept surfe sur la déferlante du développement durable mais là n'est pas sa seule vertue. D'abord son efficacité microbiologique, tant sur les bactéries que sur les fongiques, est désormais démontrée ainsi que la nécessité de maitriser la distance avec la surface et la vitesse de passage. Les différentes recommandations scientifiques placent désormais cette technique parmi celles reconnues pour effectuer un bionettoyage. La création de chariot d'entretien, sur le même concept que les chariots ménages, a été un déclic en permettant aux professionnels de ces secteurs de garder leurs repères tout en bénéficiant de l'ergonomie requise. Des points de controverses demeurent sur le caractère plus chronophage de la technique vapeur mais certaines implantations en EHPAD ont démontré qu'elle était déclinable, à personnel constant. D'autres ont mis en évidence un gain économique à son implantation au travers d'une moindre consommation d'eau et de franges recyclables. Une piste d'avenir réside aussi dans l'efficacité de la méthode sur les parasites et assimilés. Démontrée pour les punaises de lit, à condition de prendre garde à ne pas volatiliser les oeufs avant de les détruire, elle parait aussi très intéressante pour la gestion environnementale de la gale car le sarcopte est détruit à une température de 60°C.
Et vous, avez-vous envisagé la piste vapeur ?
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