Dans le n° 29-février 2013  - Chronique  1167

" Osez la vapeur "

Difficile de ne pas associer le mot vapeur au patronyme de Nicolas-Joseph Cugnot.

Cet ingénieur militaire est connu pour son célèbre fardier d'artillerie mû par une machine à vapeur, appelée cocotte, qu'il développa grâce au protectorat du duc de Choiseul à l'époque Ministre des affaires étrangères, de la guerre et de la marine de Louis XV. Lorsque qu'en novembre 1770 se met en marche le " chariot à feu ", affichant 7,25 m de long et 2,19 m de large pour 2,8 tonnes à vide, nul n'est préparé à voir survenir ce qui est considéré comme le premier accident automobile de l'histoire. Pourtant, des moins maniables avec son simple guidon et dépourvu de tout système de freinage, il vient emboutir après quelques mètres un mur de proximité. Las, le temps de réparer le fardier, nous sommes déjà en juin 1771 et le roi a nommé un nouveau Ministre moins à l'écoute de Cugnot. Son invention n'aura donc roulé, de son vivant, que quelques mètres sans aucune contribution à la défense de la patrie. Toutefois la vapeur d'eau s'est fait un nom à cette occasion. Si on connait son usage en stérilisation, sa déclinaison pour le nettoyage des locaux est moins célèbre alors que la France est un pays moteur dans ce domaine. Le principe, fidèle à la formule de Duperray, est de produire une vapeur surchauffée à plus de 150°C, grâce à une pression dépassant les 5 bars, pour obtenir une température voisine de 90°C sur les surfaces nettoyées.

Portée par les leaders Italiens de cette industrie, la méthode vapeur a séduit des industriels français qui l'ont déclinée plus spécifiquement dans le secteur santé depuis une dizaine d'année. Ce concept surfe sur la déferlante du développement durable mais là n'est pas sa seule vertue. D'abord son efficacité microbiologique, tant sur les bactéries que sur les fongiques, est désormais démontrée ainsi que la nécessité de maitriser la distance avec la surface et la vitesse de passage. Les différentes recommandations scientifiques placent désormais cette technique parmi celles reconnues pour effectuer un bionettoyage. La création de chariot d'entretien, sur le même concept que les chariots ménages, a été un déclic en permettant aux professionnels de ces secteurs de garder leurs repères tout en bénéficiant de l'ergonomie requise. Des points de controverses demeurent sur le caractère plus chronophage de la technique vapeur mais certaines implantations en EHPAD ont démontré qu'elle était déclinable, à personnel constant. D'autres ont mis en évidence un gain économique à son implantation au travers d'une moindre consommation d'eau et de franges recyclables. Une piste d'avenir réside aussi dans l'efficacité de la méthode sur les parasites et assimilés. Démontrée pour les punaises de lit, à condition de prendre garde à ne pas volatiliser les oeufs avant de les détruire, elle parait aussi très intéressante pour la gestion environnementale de la gale car le sarcopte est détruit à une température de 60°C.

Et vous, avez-vous envisagé la piste vapeur ?

En savoir plus :

http://www.cclin-sudouest.com/pages/info_film_11_entretienLocaux.html

01/10/2024  - Ce qui se voit...

Luxe, calme et propreté

S'il est bien une condition indispensable au bon fonctionnement des Ehpad, c'est à n'en pas douter l'hygiène des locaux. Nettoyage, bionettoyage, hygiène du linge... Les consignes et protocoles ne manquent pas pour assurer l'organisation et l'évaluation de ces tâches quotidiennes. Et pourtant, ce travail reste invisible. Ou plutôt, il n'est visible que quand il n'est pas fait. Paradoxe ?
01/10/2024  - Billet

Les vieux aussi !

Serge Guérin me pardonnera de paraphraser le titre de son dernier ouvrage en date* pour titrer mon billet. Vous l'avez lu ou en connaissez le thème : bousculer les idées reçues sur le désintérêt des « vieux » en matière de gestes écologiques et solidaires. Tribune pour répondre à ceux qui pensent que ces générations issues de la deuxième guerre mondiale et des années cinquante ont abusé des trente glorieuses et se moquent des incidences climatiques et générationnelles futures. Elles pourraient pourtant donner des leçons d'économies à beaucoup en matière d'eau, de déchets et de courage. Une anecdote a fini de me convaincre. Récemment par une belle journée je me dirigeais vers la déchetterie suite à des travaux de jardin et je vis sur le bord de la route une personne âgée, courbée et tirant deux chariots utilisés pour les courses. Je me fis la remarque du courage de cette personne sachant que le commerçant le plus proche était à bonne distance. Sur la route de mon retour, je la revis. Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'en fait cette dame âgée ramassait des deux bords de la route les déchets que les « clients » de la déchetterie laissaient tomber de leurs remorques en roulant. Je ralentis pour en avoir la certitude et raconter ce vécu à l'ami Serge. Plus encore, je décidais en ces temps riches d'à priori primaires d'en faire le thème de ce billet. Méfions-nous de ces raccourcis trop faciles. Oui, les vieux « aussi » sont sensibles à ces sujets qui mobilisent beaucoup de jeunes, à juste titre. Gardons-nous de ces clichés clivants. Demain ne pourra se construire qu'en faisant société, intelligemment, avec tolérance et respect. Et dès lors, même si mon propos est naïf, il fera bon vivre ensemble. ...
01/07/2024  - Billet

La victoire appartient au plus opiniâtre

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01/06/2024  - Toucher

Découvrir le corps

Toucher des corps qui ne sont ni les nôtres ni ceux des proches aimés. Les couvrir et les découvrir, au gré des soins et des besoins de chacun. Les toucher avec pudeur et respect, dans l'intimité d'une chambre. C'est notre quotidien de soignants, qui prenons soin de ceux qui ont besoin d'assistance pour les actes simples de la vie.
01/06/2024  - Partie I

Virage domiciliaire: Les risques du tête à queue...

Le « virage domiciliaire » est une formule qui sent bon la novlangue administrative et le poncif bureaucratique. Voici des années que ce virage est annoncé, que de nombreuses caravanes publicitaires stationnent sur les aires d'autoroute de la seniorisation... Pour autant, le bilan est maigre.
16/05/2024  - Billet

Éloge du temps

Le débat sur la fin de vie est en cours. Tel un marqueur politique nécessaire, il a été décidé d'en accélérer la réflexion. Il est vrai que le sujet est plus que sensible car on le constate déjà, la sémantique le dispute au fond. On évoque un « modèle français », qui de mon point de vue sera difficile non seulement à construire mais aussi à mettre en oeuvre. Il a été dit qu'il fallait donner du temps au temps. Et cette formule est reprise bien souvent et complaisamment. Sans vouloir procrastiner, car il est légitime qu'une société évolue, j'ai pour autant l'humilité de penser que notre pays est assez enclin à légiférer et « sur-légiférer » sans s'assurer de la réelle application des lois déjà votées. Un consensus se dégage ainsi pour affirmer qu'en matière de fin de vie, la douleur est le facteur essentiel. Et que le nombre de places en soins palliatifs est non seulement insuffisant mais géographiquement injuste. Le sujet presque tabou est difficilement évoqué. Triste constat. La loi Claeys-Leonetti est incomprise, souvent non mise en oeuvre. Elle correspond pourtant à un encadrement important et nécessaire de ces moments si difficiles. ...
01/05/2024  - Billet

Marqueurs de bienveillance

Les débats sur la loi « Bien vieillir » agitent les acteurs du secteur médico-social. Le grand public est plus préoccupé par d'autres sujets sociétaux, anxiogènes et médiatiquement plus à la « une ». Encore une fois, le grand âge est victime du syndrome de l'indifférence et d'un manque de volonté politique face au mur qui se rapproche de plus en plus. C'est un combat permanent, lassant, décourageant souvent, mais essentiel cependant selon le terme si employé lors de la récente pandémie. ...
01/05/2024  - Partie IV

Pas de société de la longévité sans volonté de valoriser les métiers du care

Pour poursuivre notre série sur la valorisation des métiers du care, évoquons les initiatives visant à améliorer très concrètement le quotidien des femmes et des hommes (surtout des femmes) qui travaillent auprès des plus fragiles.
01/05/2024  - Chronique

Et si on arrêtait de cacher les vieux?

La France des vieux, c'est la France du passé, la France d'hier. Place aux jeunes, à la modernité et à l'innovation digitale ! Bien entendu, je ne suis pas sérieux... Je vous imagine déjà sursauter...