Didier Lallement, préfet de police de Paris, a annoncé le placement en alerte maximale de la capitale pour une durée de 15 jours.
Paris, placé en alerte maximale
« L'épidémie va trop vite ». C'est ainsi que le Préfet de police annonce de nouvelles mesures applicables dès le mardi 6 octobre pour la prochaine quinzaine. La situation sera réévaluée et peut être reconduite en fonction de l'évolution de la situation.
Les chiffres à Paris et petite couronne confirment en effet le dépassement des seuils d'alerte. Aurélien Rousseau, directeur général de l'ARS indique que le taux d'incidence est supérieur à 260 pour 100 000 personnes. Il atteint plus de 500 pour 100 000 pour les 20/30 ans et 110 pour les personnes âgées de plus de 65 ans
Le taux d'occupation des lits de réanimation par des patients Covid est quant à lui supérieur à 36 % (le seuil d'alerte est fixé à 30%), et risque d'atteindre les 50% si rien n'est fait rapidement. 2323 patients Covid sont actuellement hospitalisés.
Chaque jour en Ile-de-France, 3 500 nouveaux cas sont confirmés avec des pics atteignant 5 900 cas comme c'était le cas lundi dernier, soit 3,5 fois plus qu'en mai dernier.
Si Paris associe à ses décisions la petite couronne, c'est comme l'explique Aurélien Rousseau parce que « les chiffres parisiens sont suivis en quelques jours par la petite couronne à cause de la circulation du virus dans les transports et des mouvements de population. De plus, la gestion des lits de réanimation est réalisée à l'échelle régionale ».
Des tensions sur le personnel
Si la région est aujourd'hui équipée en respirateurs, médicaments, dispositifs de protection, l'inquiétude repose sur le manque de personnels. C'est ainsi que sont déjà déprogrammées jusqu'à 20 % des opérations chirurgicales pour réaffecter les professionnels dans les unités Covid.
On connaît pourtant les outils pour freiner la propagation du virus : la distanciation sociale, le recours au télétravail qui doit être encouragé en Ile de France, le port du masque, le lavage des mains réguliers. Leur impact est réel et fort, a précisé Didier Lallement. « Nous devons apprendre à vivre avec le virus ». Cette mission repose sur l'action de chacun.
Des mesures applicables dès le 6 octobre et jusqu'au 19 octobre inclus
Sans surprise, le Préfet de police a annoncé des mesures pour limiter les brassages de population. Il s'agit de l'interdiction des évènements rassemblant plus de 1000 personnes en même temps, l'interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes sur la voie publique, la fermeture des bars mais pas des restaurants qui restent ouverts sous réserve du respect d'un protocole sanitaire validé par la Haut Conseil de la santé publique.
Les congrès, salons professionnels sous chapiteau sont également interdits dans les 15 prochains jours. Les gymnases et piscines sont fermés mais ouverts aux mineurs dans un cadre scolaire associatif ou privé, les clubs de sport et de fitness sont fermés, les transports restent ouverts mais les usagers sont invités à utiliser d'autres moyens s'ils le peuvent.
Et pour les Ehpad
Aurélien Rousseau précise que 115 établissements sur les 700 Ehpad de la région comptent au moins une personne malade.
L'ARS a déjà formulé des recommandations aux directeurs. Les mesures doivent aujourd'hui être systématisées et généralisées. « Il s'agit de garantir la sécurité des résidents, tout en préservant le lien avec familles et les proches, en limitant le confinement en chambre ».
L'ARS propose donc une approche plus graduée. C'est ainsi que les visites sont autorisées sur RDV avec 2 personnes maximum mais dans un espace dédié. Elle demande aux professionnels de garantir cette possibilité de rdv y compris le we et le soir. Néanmoins, elle recommande une suspension des visites en cas de non respect des mesures barrières des visiteurs, une suspension des sorties collectives et la limite des sorties individuelles, le taux d'incidence supérieur à 500 chez les 20/30 ans représentant un risque important pour les plus âgés. Mais l'ARS laisse aux médecins coordinateurs le soin d'évaluer et de juger des situations.
Côté accueils de jour, l'ARS propose de fermer les espaces sans entrée séparée qui ne permettent pas de dissocier les flux, tout en proposant des solutions de répit aux aidants.
Dépistage préventif de tous les professionnels
Des tests antigéniques seront réalisés dans 10 Ehpad de chaque département francilien, soit dans 80 Ehpad d'Ile de France pour vérifier leur efficacité.
Si un cas survient, des mesures plus restrictives avec suspension temporaire de visites seront décidées, des dépistages PCR réalisés, et une unité Covid dédiée aux malades pour éviter le confinement en chambre sera privilégiée.
Mais l'ARS rappelle que forte des enseignements de la première vague, « aucune de ces situations ne doit conduire à un isolement des personnes ».