Parler vrai.
Fallait-il vraiment, dans le contexte actuel, espérer que la loi portant sur le grand âge verrait le jour, même toilettée, en cette année 2021 ? Et pourtant je revendique souvent la nécessité de promouvoir un esprit positif et de lutter contre les caciques aux arguments dévastateurs. Ce qui n'empêche aucunement la lucidité.
Pour autant il est légitime d'avoir la tentation de la désespérance après tant et tant de promesses et engagements s'inscrivant dans le sillon de si nombreux rapports. Mais sincèrement, pour y croire et soutenir que cette loi verrait le jour contre un virus insidieux, pervers et pire encore, « mutant », cela relevait du championnat du monde de l'optimisme.
Élégamment, le faire part d'annonce utilise d'ailleurs une formule des plus professionnelles. Désormais la future loi est « suspendue » jusqu'à « meilleure fortune » comme le dit une formule comptable. Et comme la meilleure fortune est loin d'être en vue, il conviendra de patienter encore.
Pour autant il serait mensonger de nier ce qui a été fait dans le cadre du « quoi qu'il en coûte ». Mon commentaire peut sembler facile. Car cette crise nous apprend bien des choses (j'aimerais dire « nous a appris »). Mais la nécessité du « parler vrai » en est certainement le facteur le plus émergeant et génère une question : est-il possible de parler vrai lorsque le sujet est éminemment politique ? Admettons-le, notre pays est bien difficile à administrer. Ses singularités en font probablement son charme, emprunt de paradoxes bien souvent. Et même de contradictions.
Alors, préconisons de préférence la sincérité. Elle a le mérite de la spontanéité et ne trompe que rarement.