Dans le domaine du grand âge, il n'y aura pas la grande loi attendue par le secteur, du moins Elisabeth Borne ne l'a pas annoncée, le 6 juillet. Comme si le job avait été fait par le précédent quinquennat.
Politique générale : Elisabeth Borne n'annonce pas de loi Grand âge
La déclaration de politique générale d'Elisabeth Borne, le 6 juillet devant l'Assemblée nationale a été scrutée à l'aune du brouhaha ou des applaudissements des députés comme une épreuve du feu pour une Première ministre, qui, d'emblée l'a déclaré : « je ne suis pas une femme de grandes phrases et de petits mots ». Passons sur le descriptif liminaire « veste rose sur tenue noire » de nombre de journalistes (femmes y compris!), la feuille de route a été déroulée sans faillir, en commençant par l'urgence : la loi sur le pouvoir d'achat présentée en conseil des ministres ce jeudi. Avec elle, le nouveau gouvernement va entrer dans le vif du sujet ! La Première ministre a largement insisté sur la nécessité de construire des compromis pour avancer en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, le défi va être à relever sans les prochains jours - sans oublier l'opposition LR majoritaire au sénat...
Hors urgence ? Un catalogue d'intentions précises ou générales - c'est la loi du genre pour un discours de politique générale d'autant qu'il n'était pas assorti de vote de confiance. Mais une chose certaine en ressort, le secteur du grand âge ne fera pas partie des premiers servis... et il n'y aura pas de loi Grand âge. A certains égards, Elisabeth Borne n'est pas loin de considérer que le job a été fait.
Verbatim
« Notre première mission : donner aux personnes âgées la capacité de vieillir sereinement chez elles. Nous y parviendrons avec le dispositif « MaPrimeAdapt' » pour leur permettre d'aménager leurs logements. Nous y parviendrons, en améliorant la qualité des services à domicile. Mais il nous faut aussi améliorer la vie de nos ainés en maisons de retraites. Les scandales récents sont révoltants. Nous avons renforcé les contrôles pour qu'ils ne puissent plus survenir. Nous devons maintenant inventer les établissements de demain, à la fois plus ouverts, plus humains et mieux médicalisés. Nous devons construire des liens plus forts entre établissements et domicile, créer des Ehpad hors les murs pour une prise en charge toujours plus adaptée à chaque situation. Les investissements du Ségur ont été une étape majeure pour cette transformation. Nous devons aussi relever le défi de l'attractivité pour permettre le recrutement de 50 000 infirmiers et aides-soignants d'ici 2027. Lors du précédent quinquennat, nous avons créé la 5ème branche de la sécurité sociale. Nous avons posé les fondements du financement de cette nouvelle solidarité nationale pour le grand âge. Là encore, avec les départements, je vous propose de travailler ensemble et de bâtir un service public efficace, qui réponde aux besoins des personnes âgées et des familles, au plus près des territoires ».