Le point épidémiologique relatif à la surveillance de la Covid-19, publié chaque semaine, analyse les différents indicateurs mis en place par Santé publique France et ses partenaires pour surveiller l'évolution de l'épidémie et orienter les décisions publiques.
Progression exponentielle du virus, la prévention est essentielle, rappelle Santé Publique France
Le point épidémiologique du 3 septembre fait émerger deux faits marquants, l'épidémie continue sa progression et touche fortement les jeunes.
Deux fois plus de personnes testées et 12 fois plus de cas depuis juillet
L'épidémie progresse en France de manière exponentielle et cette progression ne s'explique pas par l'augmentation du dépistage. En effet, depuis le mois de juillet, les dépistages ont été multipliés par un peu plus de deux, et le nombre de cas de Covid-19 a été multiplié par 12.
L'impact sur le système de soin reste à ce jour modéré, mais est en constante augmentation depuis 6 semaines. Les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 ont augmenté de 10% entre les semaines 35 et 34 (2 816 et 2 556 passages). La même tendance est observée pour le taux d'admission en réanimation qui a augmenté de +21% entre les semaines 35 et 34 (210 et 174 admissions).
« La circulation virale est active en France métropolitaine, particulièrement chez les adultes jeunes. Cette situation est préoccupante et tous les efforts doivent converger dans la crainte d'une augmentation du nombre d'hospitalisation et de décès. L'adoption par tous des mesures de prévention (hygiène des mains, distanciation physique, saluer sans se serrer la main, arrêter les embrassades, tousser dans son coude et port du masque) doit se renforcer tout comme la stratégie « Tester-Tracer-Isoler » consistant à identifier les nouveaux cas et leurs contacts puis les isoler au plus tôt pour casser les chaines de transmission », précise Sophie Vaux, épidémiologiste à Santé publique France .
Une circulation importante du virus chez les jeunes
L'épidémie est présente sur le territoire et touche toute la population. Aujourd'hui, l'épidémie cible davantage les jeunes adultes (15-44 ans) et plus particulièrement les 15-24 ans chez lesquels la progression est importante. Depuis début juillet (S28) et jusqu'en semaine 35, les personnes hospitalisées âgées de moins de 40 ans représentaient 19% (2 128/10 998) des admissions alors que cette proportion était de 8% (8 328/100 827) sur la période mars-juin 2020.
Le port du masque s'est généralisé chez les Français, mais certaines mesures de prévention sont moins systématiquement adoptées. Chez les jeunes de 18-24 ans, on constate une diminution de l'adoption systématique de la distanciation physique. Fin août, d'après les résultats de la vague 14 (24-26 août) de CoviPrev, 39% d'entre eux déclaraient garder systématiquement une distance d'au moins un mètre avec les autres contre 62% des personnes de 65 ans et plus.