Une récente étude de la DREES * révèle que le nombre de personnes âgées en établissements a augmenté de 5 % entre 2011 et 2015. Elles sont aujourd'hui 728 000 dont un tiers est âgé de 90 ans ou plus. L'âge des résidents aussi augmente, passant à 87 ans et 5 mois fin 2015 contre 86 ans et 6 mois fin 2011, avec son corollaire, un niveau de dépendance plus élevé. Plus que jamais, les équipes ont besoin de moyens et de personnels pour accompagner ces personnes fragilisées.
Or le malaise a grondé tout l'été. Des grèves massives, en Loire Atlantique, dans le Bordelais, dans les Vosges ou dans le Jura, largement relayées par le journal Le Monde en juillet, des résidents obligés de fuguer pour vivre leur romance, ont révélé une fois de plus la détresse des personnels et les difficultés de fonctionnement. Comment dans ce contexte peut-on imaginer ne s'appuyer que sur des contrats aidés, dont la pérennité est d'ailleurs remise en cause, destinés à des personnes éloignées de l'emploi, mais surtout sans formation spécifique ? Alors même que l'accompagnement personnalisé, la réflexion éthique et la bientraitance sont la base du projet d'établissement et de la mission de soin.
Les fédérations attendent un signal fort du Gouvernement alors qu'une consultation " Push Up " est lancée par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, pour identifier les urgences. Pas pour mener un travail de fond, pourtant indispensable à la restructuration du système. Un plan anti-maltraitance a déjà été annoncé. Une décision jugée trop hâtive par Pascal Champvert, président de l'AD-PA, sur France Inter ce 22 août, qui estime qu'aujourd'hui " c'est l'État en dernière instance qui est maltraitant ".
La rentrée sociale est déjà placée sous haute tension. Comment donc imaginer la régler en mode Flash ?