Le prérapport des inspections générales des affaires sociales et des finances (Igas/IGF) sur Orpea serait accablant selon deux articles du Monde qui s'en est procuré une synthèse.
Rapport Igas/IGF : une « réplique du séisme ? »
Un report pour cause de « faits graves » : le cabinet de la ministre déléguée à l'Autonomie avait indiqué il y a quelques jours que le rapport des inspections générales des affaires sociales et des finances (Igas/IGF) sur Orpea, commandé le 1er février, ne serait pas remis le 14 mars, comme prévu. Ayant « soulevé des faits graves », il nécessitait des réponses argumentées du groupe.
Ce serait pour le 23 mars selon un article du Monde du 21 qui s'est procuré une synthèse détaillée du prérapport. « Une réplique du séisme » écrit la journaliste Béatrice Jérome en faisant allusion à la sortie du livre Les Fossoyeurs. Son contenu, détaillé en six chapitres - de l'organisation aux contrôles internes et externes du groupe, en passant par l'accompagnement des résidents et l'utilisation de l'argent public, « corrobore, à quelques exceptions près, les faits mis en lumière par M. Castanet », écrit-elle.
Avec un constat mis en exergue tout au long de ce prérapport : une centralisation du groupe qui « laisse très peu d'autonomie aux directeurs d'établissements ».
Dans un autre article du Monde, publié le 21 lui aussi, Victor Castanet se fait l'écho d'une première réunion de riposte organisée le 17 mars par un haut responsable d'Orpea avec une vingtaine de directeurs d'Ehpad, sur les 226 qui devaient être briefés « pour déminer le terrain ». Des directeurs « qu'on ne laisse pas réaliser eux-mêmes leurs déclarations annuelles aux autorités de contrôle », reprend-le journaliste du prérapport. Ce qui, au passage, pose des difficultés aux inspecteurs des agences régionales de santé : trois représentants syndicaux l'ont dit le 16 mars lors de leur audition par la mission d'enquête du Sénat, c'est au siège que tout se passe -il faudrait un « service spécialisé » de l'Etat, doté de compétences financières et autorisé à inspecter aussi les sièges des grands groupes privés.
Dans un communiqué du 21, Orpea « déplore la divulgation » par Le Monde d'éléments du rapport « alors que le délai qui lui a été octroyé pour produire ses observations n'a pas encore expiré » (le 21 mars ndlr). La phase contradictoire n'étant pas achevée, ces éléments « ne présagent en rien des conclusions définitives » qui figureront dans le rapport de la mission conjointe d'inspection.