Dans les recommandations de bonnes pratiques professionnelles pour l'ouverture de l'établissement à et sur son environnement, publiées en 2008, l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (1) citait l'Ehpad Enclos Saint-Le?on. Douze ans plus tard, son Directeur, Stéphane Blanchard, allie imagination et détermination pour promouvoir cette vision inclusive.
« Renforcer l'image citoyenne de l'établissement »
Le Directeur de l'Ehpad associatif Enclos Saint-Le?on à Salon-de-Provence, reconnaît d'emblée un atout majeur : l'établissement est situé en centre-ville et dispose d'un parc de 10.000 mètres carré. Mais si cette configuration facilite l'ouverture vers la ville, encore fallait-il la concrétiser. « Je conseille aux Directeurs d'Ehpad entourés de suffisamment d'espace extérieur de faire construire une scène surélévée, équipée d'un système électrique autorisant des branchements de lumières et de sons afin de pouvoir organiser et accueillir des spectacles. C'est ce qui a été imaginé ici lors de la rénovation de l'établissement en 2008, témoigne Stéphane Blanchard. Les Ehpad ne sont pas des lieux de fin de vie mais des lieux de vie ! Au-delà de la bienveillance, de la qualité de la prise en charge au quotidien et de l'offre d'activités thérapeutiques adaptées aux capacités de chacun, nous avons développé des activités ouvertes sur la ville. En plus des familles, je souhaitais recevoir des personnes qui, sans cela, n'auraient jamais franchi la porte de l'établissement ».
"Vieillir n'est pas un handicap"
Différentes manifestations sont ainsi programmées chaque été, avec une exception en 2020 liée à la crise sanitaire : en juin, un vide-grenier accueille entre 80 et 100 exposants et de nombreux visiteurs ; en septembre, un festival de gospel, opération parrainée par des clubs services, réunit près de 150 personnes, et de nombreux spectacles sont organisés dans le parc de l'Ehpad, désormais considéré comme l'un des lieux festifs de la ville. En juillet, c'est un concours d'élégance en partenariat avec l'Automobile Club et la Société protectrice des animaux qui avait été imaginé : l'idée était de faire défiler des voitures anciennes avec des « dames » habillées à la mode des années 30 et accompagnées de chiens proposés à l'adoption. « Nous nous devons d'être inventifs, de renouveler les spectacles et de multiplier les partenariats qui permettent de bâtir des opérations qui font vivre et connaître l'établissement et qui peuvent aussi être caritatives, poursuit Stéphane Blanchard. Les résidents attendent ces manifestations car ils savent qu'ils vont passer un bon moment. Certains nous aident dans les préparatifs. Et les visiteurs extérieurs réalisent que la vie de ces personnes est agréable malgré leurs difficultés de santé. Le regard posé sur elles et sur l'établissement est inclusif. C'est ce que nous voulions, renforcer l'image « citoyenne » de l'établissement car vieillir n'est pas un handicap ».