Le groupement hospitalier de territoire (GHT) est-il une opportunité à saisir ? Témoignage de Céline Bigeau, directrice de deux EHPAD publics autonomes dans la Vienne qui a choisi de mieux travailler avec l'hôpital grâce au projet médical partagé.
" S'associer au GHT en vue d'améliorer le parcours de soins des résidents "
Y aller ou pas ? A l'instar de nombreux directeurs d'EHPAD publics autonomes, Céline Bigeau qui dirige deux établissements (La Brunetterie à Sèvres-Anxaumont et Les Châtaigniers à Chauvigny) a sérieusement pesé sa décision avant de franchir le pas de s'associer au Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) de la Vienne."Je voulais savoir où je mettais les pieds et quel accueil me serait réservé. Pas question d'être la dernière roue du carrosse ni d'être rattaché au sanitaire. Je tiens à l'autonomie de mes établissements. Le personnel a exprimé également des inquiétudes à l'idée que le GHT soit un premier pas vers la fusion. Il a donc fallu bien communiquer sur les projets sur lesquels nous travaillons", souligne-t-elle.
Dans le département, les quatre EHPAD publics autonomes (en comptant Les Capucines et Théodore Arnault) ont fait le choix de devenir membres associés du GHT. La raison de ce succès ? Essentiellement, le projet médical partagé.
"Ma principale motivation est d'améliorer le parcours de soins des résidents. En revanche, travailler avec le GHT ne m'a pas intéressé pour les politiques achats car les quatre EHPAD autonomes du territoire coopèrent déjà sur ce plan. Il n'était pas question non plus d'adopter le système d'information du CHU qui aurait été trop coûteux. Pour mieux communiquer avec l'hôpital, je compte sur le déploiement du DMP et le DLU", explique Céline Bigeau.
Télé-expertise, HAD, soins palliatifs
Avantage de taille, les directeurs d'EHPAD ont été étroitement associés à l'élaboration de la partie "gériatrie" du projet médical partagé du GHT. "On nous écoute, on a une oreille attentive et il est intéressant de travailler avec les partenaires du sanitaire. Nous avons travaillé sur la télémédecine avec la mise en place d'une télé-expertise pour le suivi des plaies complexes des résidents par les médecins spécialistes du CHU. L'HAD en EHPAD est utilisée de manière ponctuelle pour le moment. La suppression des restrictions depuis mars 2017 devrait permettre d'éviter ou raccourcir les hospitalisations des résidents. On réfléchit également à l'intervention des équipes mobiles de soins palliatifs du CHU de Poitiers dans les EHPAD car pour le moment cette unité ne se déplace pas. Enfin, on envisage des téléconsultations sur certaines spécialités comme les troubles du comportement ou l'ophtalmologie par exemple. Et un accueil spécifique pour les personnes âgées dans les services des urgences", détaille la directrice d'EHPAD.
Les membres du GHT ont jusqu'au 30 juin 2017 pour finaliser le projet médical partagé et impulser une vraie dynamique de coopération entre acteurs du sanitaire et du médico-social.