En période d'épidémie de la COVID-19, il est encore plus essentiel de limiter l'impact sanitaire de l'exposition à la chaleur pour réduire notamment le fardeau du recours aux services d'urgence hospitalière ou médicale.
Santé Publique France recommande d'adapter les messages de prévention canicule à l'épidémie de Covid-19
En l'absence de vaccin, l'adoption de gestes individuels est le principal rempart à la contamination par le SARS-CoV-2. Depuis le début de l'épidémie, des messages de prévention sont diffusés à la population générale pour respecter les gestes barrières dont la distanciation physique. Si globalement, ces mesures de protection sont connues et suivies, leur difficile inscription dans la durée entraine un relâchement, en particulier celle qui concerne la distanciation physique.
A l'intérieur des logements individuels ou dans des espaces clos, l'utilisation de certains types d'appareils destinés à rafraichir le lieu nécessitera aussi une vigilance. Par exemple, il a été montré que l'utilisation d'unités terminales (ventilo-convecteurs) pouvait augmenter la distance de projection de gouttelettes émises par l'oropharynx. De ce fait, en l'absence de certitude sur la présence de porteurs du virus SARS-CoV-2 dans la pièce ou le local qui utilisent ce type d'appareil, le HCSP recommande le port d'un masque grand public en tissu. Si une personne atteinte de COVID-19 est présente dans le logement, isolée dans la mesure du possible dans une pièce, la stratégie est d'assécher l'air et les surfaces de la pièce par aération naturelle. Pour ce faire, une ouverture en grand des ouvrants de la pièce associée à la fermeture de la pièce en assurant le plus possible son étanchéité (calfeutrage par boudin de bas de porte) au moins trois fois par jour pendant 15 minutes est recommandée.
En période de canicule, cette recommandation pourrait être adaptée aux horaires les plus propices pour rafraichir le logement : tôt le matin, tant que la température extérieure est inférieure à celle de l'intérieur et la nuit si la sécurité des occupants est assurée. Quand l'isolement de la personne à l'intérieur du logement est impossible et que l'hospitalisation n'est pas recommandée, le recours à un séjour dans un hébergement frais pourrait apparaître comme une solution pour limiter la propagation intrafamiliale.
La vie quotidienne des personnes âgées est très affectée par l'épidémie actuelle. Lorsqu'elles vivent à domicile, le plus souvent seules, le confinement et la distanciation physique ont détérioré leur lien social déjà fragile. En France, on estime que, parmi les 10,5 millions de personnes vivant seules dans un logement, un quart d'entre elles sont âgées de 75 ans et plus. En 2017, les Petits frères des pauvres ont mené une étude sur la solitude et l'isolement des personnes âgées de plus de 60 ans. La situation d'isolement à la fois des cercles familiaux et amicaux concerne 6 % de la population âgée de plus de 60 ans, ce qui représente 900 000 personnes. Ces personnes souffrent aussi d'exclusion numérique, alors que cette forme de socialisation pourrait compenser la solitude. Ainsi, 31 % des personnes âgées de plus de 60 ans n'utilisent jamais Internet (mails, consultation de site, réseaux sociaux). Cette proportion atteint 47 % chez les personnes âgées de 75 à 84 ans. L'isolement social des personnes âgées a aussi été identifié comme un des principaux facteurs d'aggravation de la canicule.