Dans le n° 1-octobre 2010  165

" Simple parasite, pas si sûr "

Au coeur d'un secteur en pleine évolution et concerné plus que jamais au quotidien par des thématiques concernant l'hygiène les normes, Géroscopie, dans sa nouvelle configuration, est heureux d'accueillir un chroniqueur de qualité en la personne du Docteur Pierre Parneix, médecin de santé publique et responsable du CCLIN Sud-ouest. Afin de répondre à vos attentes et vos préoccupations quotidiennes, c'est un éclairage pratique et concret que nous apportera chaque mois le Docteur Parneix sur un sujet général ou d'actualité.

La gale est une affection qui résume bien l'histoire et les challenges de la gestion du risque infectieux. Cette pathologie due à un parasite, Sarcoptes scabiei, est l'apanage des époques difficiles et durant la deuxième guerre mondiale près de deux millions de Britanniques contractèrent cette affection. C'est à ces lieu et date qu'officia Kenneth Mellanby, entomologiste anglais, dont les travaux permirent de démontrer, entres autres, que la transmission se faisait majoritairement par contact direct entre individus et qu'un contact avec des draps infestés n'était contaminant qu'une fois sur 200. Si l'épidémiologie et la prévention ont tiré un bénéfice indéniable de ces connaissances, les historiens qui les relatent sont un peu moins à l'aise avec le fait que ces expériences furent menées sur 30 objecteurs de conscience, certes volontaires et soucieux de faire avancer la science, mais que l'on exposa à porter les vêtements souillés des soldats, à dormir dans des draps contaminés voire à être directement infestés. Si nous louons les évolutions éthiques survenues depuis force est de constater que ce parasite ne s'est jamais aussi bien porté qu'en ce début de 21ème siècle et offre un challenge particulier aux collectivités de vie et de soins. La gale offre d'abord un enjeu médical et le retard au diagnostic est la cause première de diffusion épidémique. Mais qui ne s'est pas confronté au diagnostic étiologique d'un prurit chez la personne âgée est mal placé pour en tirer une quelconque conclusion. Et dans le doute l'abstention n'est plus la règle en vogue. Force est de constater aussi que ce parasite est dans l'air du temps et comme son compère du scalp, pediculus capitis, on le suspecte de développer une résistance croissante aux traitements antiparasitaires de première ligne. L'enjeu est ensuite institutionnel. Comment une collectivité de personnes âgées va répondre à une infestation et sera-t-elle capable d'échapper aux racines de l'épidémie que sont l'angoisse et la précipitation ? L'angoisse de contracter la pathologie sera très vite palpable chez les professionnels et conduira à des traitements non réfléchies et à des symptômes non " avoués ". Car aussi moderne que se veuille notre nouveau millénaire il stigmatise encore certaines pathologies. Ceux qui ont vécu une épidémie au long cours et ses traitements itératifs ne le savent que trop. Avec une pathologie dont le traitement individuel n'est pas pris en charge par la sécurité sociale il n'est pas étonnant de surcroit de voir des proches d'un résident demeurer infestés au long cours et réintroduire le parasite dans l'institution. Si la raison finie par l'emporter, il y a aussi un challenge logistique et d'animation à relever avec la gestion du linge et l'organisation d'un traitement le plus simultané possible de tous les résidents, soignants et contacts proches. Se hâter lentement reste une règle d'or pour maitriser un tel épisode. Au fait, êtes-vous vraiment prêt à affronter le prochain cas ?

21/11/2024  - PPL

Vers la grande loi infirmière tant attendue ?

L'ancien ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, président de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale et sa collègue Nicole Dubré-Chirat ont déposé une proposition de loi élargissant les missions des infirmières.
15/11/2024  - Enquête

Vaccination : A-Grippe-toi demande une politique de sensibilisation des seniors

Selon une enquête d'A-Grippe-Toi, 82% des seniors ont une connaissance lacunaire de l'importance des vaccins.
08/11/2024  - Du 12 au 19 novembre

5e édition de la Semaine nationale de lutte contre la dénutrition

La dénutrition est une maladie insidieuse qui touche plus de 2 millions de personnes en France, de l'enfant en situation de handicap, à la personne âgée en perte d'autonomie. RDV pour une semaine de sensibilisation du 12 au 19 novembre 2024.
07/11/2024  - Hygiène

Jasper, un serious game pour prévenir les infections respiratoires

Il est destiné à tout professionnel exerçant dans un établissement médico-social ou dans un service hospitalier à vocation gérontologique.
01/11/2024  - En réunion d'équipe...

Qui dort dîne

C'est une préoccupation qui revient régulièrement dans les Ehpad : comment prendre soin du sommeil des résidents tout en préservant leur confort ? Entre les équipes de jour et celles de nuit, le sujet ne cesse de faire débat, et peut être source de tensions. Horaires de coucher et de lever, soins d'hygiène et accompagnements nocturnes... Qui fait quoi, quand, comment ?
01/11/2024

Mon domicile, mon chez moi

Vieillir chez moi, vivre à mon rythme, me lever à l'heure qui me plait, rester en pyjama toute la journée si je le souhaite... Comment imposer et faire respecter mes désirs ? interrogent les vieux retraités actifs. S'agit-il d'une vaine utopie lorsque la vie en collectivité s'imposera à moi ? Peut-être pas... ...
01/11/2024  - Billet

Je suis une personne à risque

C'est fait ! Je sais désormais grâce aux médias qui annoncent la campagne de vaccination en prévention de la grippe (et je m'en réjouis car notre pays avait un retard à combler) que cela me concerne car je fais largement partie des « personnes à risque de plus de 65 ans » selon la formule utilisée. Oui, j'ai plus de 65 ans... et même bien au-delà. ...
01/11/2024  - Plainte

Différencier le temps passé au lit et le temps de sommeil

« Je dors mal », « j'ai des insomnies », 40 % des personnes âgées de plus de 75 ans se plaignent de leur sommeil. Pour la spécialiste Sylvie Royant-Parola, quand ce n'est pas pathologique, il faut regarder du côté des habitudes de vie.
01/11/2024  - Nutrition

Collation nocturne : pour dormir ou se rendormir

À défaut de retarder l'heure du dîner pour raccourcir le jeûne nocturne, de nombreux Ehpad ont adopté la collation nocturne, à la demande... ou au besoin.