Les personnes en phase terminale d'une maladie vont généralement bénéficier de soins palliatifs pour améliorer leur qualité de vie. Dans ce cadre, et pour améliorer la gestion de la douleur notamment, il est possible de recourir aux médecines complémentaires et alternatives (MCA).
Soins palliatifs : les médecines complémentaires pour soulager les patients
« Le recours aux thérapies non médicamenteuses fait partie de la prise en charge possible que nous pouvons proposer aux patients dans le cadre des soins palliatifs et de l'accompagnement de la fin de vie », fait savoir le Dr Adrien Evin, praticien hospitalier universitaire au sein de l'unité de soins palliatifs, dans le service interdisciplinaire douleur, soins palliatifs et de support, médecine intégrative au CHU de Nantes.
La bonne indication
Le recours aux MCA a pour finalité le soulagement de la douleur, des troubles du sommeil ou encore de l'anxiété des patients hospitalisés en soins palliatifs. « Nous leur proposons cet accompagnement pour soulager les symptômes initiaux, insuffisamment pris en charge par le traitement, afin d'éviter d'augmenter les doses des traitements conventionnels, ce qui pourrait alourdir les effets indésirables », rapporte le Dr Evin. La proposition est réfléchie dans le cadre du projet de soins du patient, en équipe. « C'est toujours la personne formée à la MCA envisagée qui confirme ou infirme la possibilité d'y recourir », précise le médecin. Et bien entendu, le patient doit donner son accord. Car certains vont par exemple considérer que l'effet indésirable n'est pas si inconfortable, tandis que d'autres ne seront pas à l'aise avec la MCA proposée. « Nous devons aussi toujours considérer la balance bénéfice-risque, complète le Dr Evin. L'hypnose par exemple ne sera jamais proposée à un patient déjà confus au risque de majorer sa confusion. »
Respecter un cadre
L'équipe ne suggère que des MCA validées scientifiquement et dispensées par des professionnels formés. « Au sein des services, nous ne disposons pas de financement particulier pour proposer les MCA, signale le Dr Evin. Tout va donc dépendre des formations aux méthodes alternatives suivies par les membres de l'équipe. » Ils doivent, a minima, être titulaires d'un diplôme universitaire dans la thérapeutique complémentaire pratiquée. Dans les Ehpad, il est également possible d'avoir recours aux MCA via les équipes mobiles de soins palliatifs. « La direction peut aussi choisir de financer des formations à ses professionnels ou de dégager un budget pour un intervenant extérieur », indique le Dr Evin.
Il faut toutefois rester vigilant : l'usage des MCA ne doit pas remplacer mais bien compléter le traitement conventionnel. « Il ne s'agit pas de solutions miracles, prévient le médecin. Mais bien d'une approche complémentaire pour tenter de diminuer la douleur. Dans le cadre de l'autonomisation du patient, il est aussi possible de lui enseigner l'autohypnose, afin de l'aider à appréhender sa douleur différemment. »