Rendre la ville plus accessible aux personnes âgées, favoriser la sortie de l'EHPAD et la mobilité sont des enjeux d'avenir. Ils maintiennent la vitalité, le désir et permettent aux résidents de continuer voire de créer de véritables projets de vie.
Sortir de l'établissement pour vivre pleinement
Redonner du piment à la vie
Consciente de l'impact de l'ouverture de l'établissement sur son environnement, l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) a dès 2008, publié des recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Didier Charlane, son directeur, expliquait déjà à l'époque que cette ouverture était " devenue indispensable pour permettre aux personnes accueillies de maintenir ou de restaurer leurs liens familiaux et sociaux, et d'exercer leur citoyenneté. " Se rendre au marché, participer aux animations culturelles, foires, brocantes qui font partie de la vie locale, maintient ou retisse un lien dynamisant avec le monde extérieur. Il permet aussi de lutter contre le désintérêt progressif des personnes âgées pour ce qui concerne la vie de la cité.
Des initiatives multiples
C'est par le travail d'ancrage territorial qu'on a vu naitre au sein d'établissements isolés, des initiatives créatrices de lien social et porteuses de joie pour tous les résidents. Les propositions peuvent émaner de mairies, du conseil général, d'associations, de familles la ou de l'établissement lui-même. C'est ainsi que l'EHPAD " Le Lac " situé à La Bréole (04) a emmené trois résidents, avec la participation des moniteurs de l'ESF, dévaler des pistes enneigées en fauteuil handiski, ou construit un chalet-buvette tenu par les résidents anciens commerçants. Citons aussi cette incroyable chorale " Huguette the power ", emportée par l'énergique guitariste Pierre Bouguier, qui à seulement 33 ans a hissé sur la scène du Grand Rex à Paris le 29 mars dernier, dans le cadre de 10è Silvernight, 55 choristes âgés de 72 à 97 ans. Preuve s'il en faut que lorsque les capacités restantes sont mobilisées, les freins liés à l'accessibilité s'envolent.
Une approche globale
Mais pratiquer l'ouverture, " c'est aussi contribuer au décloisonnement du secteur médico-social, questionner l'organisation interne, faciliter l'accès des personnes aux ressources du territoire. Et offrir une transparence qui participe de la prévention des risques de maltraitance ", précise Didier Charlane dans son édito.
Favoriser la mobilité et l'accessibilité au sein de l'établissement comme à l'extérieur s'intègre dès lors dans une démarche globale qui permet aux équipes de renouveler leurs modes d'intervention, de changer de regard sur le résident et ses aspirations, mais aussi d'imposer l'établissement comme un centre référent. " Ouvert ", il devient un lieu accueillant qu'il est possible d'investir progressivement, par le partage d'activités, la prise de repas, la location de salles (pour des rassemblements ou réunions familiales) et dans lequel il est envisageable de se projeter à moyen terme.