« Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler »
Le temps n'est bien évidemment pas encore au bilan. Mais le fait d'évoquer une « après-crise », même lente et progressive est déjà important. De cette crise sanitaire, sociale et économique qui, par ses contours erratiques, secoue et terrifie encore le monde entier, il nous faut tirer quelques conséquences. Comme un point d'étape malheureusement. Et préparer « le jour d'après », pourrions-nous dire. Nous pourrions aussi utiliser l'image du verre à moitié vide ou à moitié plein.
Mes billets précédents évoquaient le fait que toute crise a des aspects bénéfiques. Ainsi, un consensus semble se dessiner sur les progrès immenses liés à l'ARN messager et la mise au point de plusieurs vaccins en des délais inespérés. Cette technique, dont les recherches et expérimentations étaient déjà en cours avant la flambée du virus, devient un accélérateur dans bien des domaines, dont la lutte contre les cancers, par l'immunothérapie. Mais cette période nous a aussi confirmé combien la communication pouvait se révéler la meilleure et la pire des choses. Surtout lorsqu'elle est utilisée sans tenir compte des principes de nos aînés : réfléchir avant de parler. Et parfois se taire.
Pardonnez-moi d'évoquer pour conclure un sujet plus qu'important et qui me tient personnellement à coeur : la fin de vie. Ce débat est réapparu en pleine tourmente où chaque jour le décompte des personnes décédées se banalisait, malheureusement. En suscitant bien des commentaires, à l'emporte-pièce. Le vrai sujet est celui de la souffrance et de son accompagnement en soins palliatifs. Avant d'ajouter des lois, exercice classique de notre pays, regardons et appliquons celles, méconnues, qui existent et ont fait l'objet de tant de réflexions.