La vaccination est efficace à plus de 90% pour réduire les formes graves de Covid-19 chez les personnes de plus de 50 ans, selon une étude française publiée le 11 octobre par Epi-Phare. Chez les plus de 75 ans, les résultats ont atteint dès le 14e jour 92% pour Pfizer, 96% pour Moderna et 96% pour Astra Zeneca
Une étude française sur 22 millions de personnes confirme l'efficacité des vaccins
C'est une confirmation des résultats d'autres études internationales, mais à la plus vaste échelle réalisée à ce jour, sur plus de 22 millions de personnes : la vaccination est efficace à plus de 90% pour réduire les formes graves de Covid-19 chez les personnes de plus de 50 ans, selon une étude française publiée par Epi-Phare.
Groupement d'intérêt scientifique constitué par l'Agence nationale de sécurité du médicament et la Caisse nationale d'assurance-maladie, Epi-Phare pilote et coordonne des études de pharmaco-épidémiologie pour éclairer les pouvoirs publics dans la prise de décision.
Pour évaluer l'efficacité de la vaccination à prévenir les formes graves de Covid-19, elle a mené parallèlement deux études en vie réelle en utilisant les données du Système national des données de santé :
- L'une chez 15,4 millions de personnes âgées de 50 à 74 ans (7,7 millions vaccinées comparées à 7,7 millions non vaccinées)
- L'autre chez 7,2 millions de personnes âgées de 75 ans et plus (3,6 millions vaccinées comparées à 3,6 millions non vaccinées).
Les deux cohortes ont été suivies jusqu'au 20 juillet 2021.
Chez les plus de 75 ans
L'objectif a été de comparer les risques de formes graves de Covid-19 (hospitalisation et décès au cours d'une hospitalisation) entre les personnes vaccinées entre le 27 décembre 2020 et le 30 avril 2021 et celles qui ne l'étaient pas. Les personnes vaccinées et non vaccinées ont été suivies de la date de vaccination jusqu'au 20 juillet 2021. Les résultats montrent que les vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca ont été « hautement efficaces » pour réduire le risque de forme grave de Covid-19 avec une réduction du risque d'hospitalisation à partir du 14 e jour après l'injection de la seconde dose atteignant 92% pour Pfizer, 96% pour Moderna et 96% pour AstraZeneca. La réduction du risque de décès lors d'une hospitalisation était du même ordre de grandeur pour Pfizer et Moderna. Pour AstraZeneca, l'incertitude liée à des effectifs faibles était trop grande pour fournir une estimation robuste. Cette réduction a persisté dans le temps, atteignant encore 94% pour Pfizer à 5 mois de suivi. Pour les autres vaccins, le suivi était trop court pour pouvoir étudier leur effet à 5 mois de suivi.
L'impact du variant Delta
Afin d'examiner l'impact du variant Delta, Epi-Phare a étudié spécifiquement la réduction du risque d'hospitalisation au cours de la période du début de la circulation du variant Delta en France, soit entre le 20 juin et le 20 juillet 2021. Sur cette période, l'efficacité était de 84% dans la cohorte de 75 ans et plus et de 92% dans la cohorte de 50 à 74 ans. Cette approche, basée sur une courte période, permet de fournir les premiers éléments sur l'effet du variant Delta sur la réduction du risque.
En conclusion, tous les vaccins contre la Covid-19 sont hautement efficaces et ont un effet majeur sur la réduction des risques de formes graves de Covid-19 chez les personnes âgées de 50 ans et plus en France en vie réelle. La poursuite du suivi par EPI-PHARE permettra de mesurer l'évolution de l'efficacité sur une plus longue période et de mieux caractériser les effets du variant Delta.