Premier colloque de la chaire de recherche " Économie de la dépendance des personnes âgées "
Une nouvelle approche de la mesure de la dépendance
La Chaire " Économie de la dépendance des personnes âgées ", créée en 2015 par la Fondation Médéric Alzheimer (FMA) et Paris School of Economics (PSE), avec le soutien de La Banque Postale Prévoyance, Mutex et MutRé, a organisé son premier colloque lundi 11 décembre. L'objectif était de présenter une partie des travaux en cours et de rassembler un panel d'experts susceptibles de réagir aux interrogations et hypothèses abordées. Cette chaire vise à étudier l'évolution prospective de la population dépendante afin d'analyser l'ensemble des impacts liés à leur prise en charge au cours des vingt prochaines années, et d'anticiper les réponses à apporter en termes d'offres de soins et de financement.
De l'intérêt d'une mesure épidémiologique de la dépendance
Les premiers résultats des travaux de la " chaire dépendance " mettent en évidence l'intérêt d'utiliser une mesure épidémiologique de la dépendance plutôt qu'une mesure administrative basée sur les bénéficiaires de l'APA. En effet, en utilisant les données de cohortes épidémiologiques, les chercheurs de l'Institut des politiques publiques ont pu estimer des matrices de transition - différentes de celles habituellement utilisées - entre les divers degrés de perte d'autonomie. Dans un second temps, ces probabilités permettent de projeter, grâce à la technique de la microsimulation dynamique, l'évolution de cette population dépendante dans les prochaines années. L'intérêt de cet outil est qu'il permet également de simuler l'impact des réformes envisagées notamment en ce qui concerne la prise en charge et le financement de la perte d'autonomie. Un deuxième colloque prévu pour fin 2018 présentera des projections réalisées à partir des données issues de l'enquête CARE (1) qui devrait être disponible début 2018.
Trois présentations, une table-ronde
Réunis à PSE, Campus Jourdan, près d'une soixante de personnes - professionnels du privé, du public, enseignants-chercheurs... - ont assisté aux présentations et discussions de chercheurs et experts de divers horizons. Lucile Romanello (IPP/Inserm) a présenté une nouvelle évaluation de la perte d'autonomie ainsi qu'une modélisation des transitions entre les différents degrés de perte d'autonomie. Cette nouvelle définition de la dépendance a été discutée par Alain Bérard (médecin, FMA). Mahdi Ben Jelloul, Antoine Bozio et Elsa Perdrix (IPP) ont ensuite présenté leurs projections de la population dépendante à partir de cette nouvelle mesure de la perte d'autonomie. Ces projections ont été discutées par Delphine Roy (DREES) - qui a ensuite présenté les caractéristiques de la nouvelle enquête CARE ; enfin, une table ronde a rassemblé des acteurs du public et du privé (CNSA, FMA, Banque Postale, AXA et SCOR) autour de la question de l'évaluation de la perte d'autonomie et de son évolution dans les prochaines années.