En janvier 2016, la formation des directeurs d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S) a connu une reconfiguration. Priorité a été donnée par l'EHESP aux compétences managériales pour anticiper les évolutions des métiers et du secteur de la fonction publique hospitalière. Explications.
"Upgrader" les compétences des D3S
Ils sont 68 élèves (76 % de femmes et 24 % d'hommes), 50 % sont issus du concours interne et 50 % du concours externe. Ils, ce sont les élèves-directeurs d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (DESSMS ou D3S) de la Promotion « Marie de Hennezel ». Après 24 mois de formation à l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), ces jeunes professionnels - moyenne d'âge de 33, 5 ans - pourront être en poste à compter du 1er janvier 2017.
Des professionnels « préparés à de nombreux défis, car sensibilisés tout au long de leur formation à l'importance de maîtriser tous les domaines de compétences d'un directeur susceptible d'embrasser l'ensemble des fonctions managériales (pilotage, performance, qualité, gestion des risques, GRH, finances, travaux, achats, logistique, gestion de projets, système d'information, communication...) », se satisfait Fernand de Deun, responsable de la filière D3S à l'EHESP.
Anticiper les évolutions des métiers
A l'occasion du premier Congrès national du Collectif des D3S (COD3S) organisé fin juin à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Fernand Le Deun a présenté les changements apportés, depuis le 1er janvier 2016, à la formation des D3S.
Dans le cadre de son contrat d'objectifs et de performance (COP EHESP), l'école de Rennes a procédé à la refonte des programmes de formation de l'ensemble des filières professionnelles, D3S compris. Objectif : « anticiper les évolutions des métiers et préparer les élèves et les acteurs du système de santé à affronter les principaux enjeux sociaux et de santé.
Moins qu'une profonde refonte, la formation initiale des DESSMS a donc connu une "mise à jour" pour répondre aux évolutions du secteur public hospitalier. Pour mener à bien ce travail, l'EHESP s'est appuyée sur le référentiel métier de D3S - toiletté en 2010 - afin d'identifier les compétences professionnelles à "muscler". Ainsi, la formation initiale intègre 12 unités d'enseignement : six sont consacrées au management et six aux « connaissances, savoir-faire et savoir-être à acquérir et mobiliser ».
Un volet managérial renforcé
L'accent a été mis sur les disciplines managériales : pilotage et performance ; Communication, relation avec les usagers et les équipes ; finances, comptabilité et contrôle de gestion ; gestion des ressources humaines, stratégie, logistique, afin « d'améliorer la capacité des directeurs à remplir leurs missions dès leur prise de fonction ». Concrètement, avec 193 heures de cours supplémentaires, le volet managérial représente désormais 53 % du temps total de formation (contre 45 % auparavant).
Les matières « sciences humaines ou sociales » (démarches interprofessionnelles ; droits et responsabilités des directeurs des ESSMS, droits et besoins des personnes accueillies et de leur entourage...) gagnent 37 heures (passant de 55% à 47% de la durée totale des cours). Le séminaire de santé publique, un des axes forts de la formation, est réalisé en deux semaines et non plus cinq.
Enfin, la formation D3S entend « anticiper et accompagner l'évolution des besoins (publics, territoires, coopérations) et favoriser les approches transversales, les logiques de parcours (MAIA, PAERPA, GHT etc.).