Aider les autres, sur le terrain ou au siège, résume depuis toujours Jocelyn Bailly, directeur opérationnel personnes âgées au sein de Coallia. Coallia ? Une association dédiée à l'humanisme et la solidarité qui compte plus de 20 000 places en logement accompagné, en hébergement social et en accueil médico-social, et 3 000 salariés.
" Venir en aide, dans tous les cas "
Revenons aux sources. En 1970, le jeune Jocelyn, natif de Besançon, choisit de devenir éducateur spécialisé. " À l'époque, s'intéresser aux personnes exclues, c'était un engagement politique et social. Nous voulions changer la société ! ", explique en souriant le patron du secteur. L'engagement passant forcément par l'associatif, l'éducateur travaille pendant 5 ans en IME et foyers d'hébergement auprès de jeunes qu'on nommait alors "caractériels".
Le temps passe. À l'aube des années quatre-vingt-dix, Jocelyn Bailly, fort de sa connaissance du terrain, s'ouvre à d'autres responsabilités. Ainsi, l'éducateur rentre à l'AFTAM, association née en 1962 et dont le premier président fut Stéphane Hessel. L'AFTAM, qui deviendra plus tard Coallia, gère alors des centres d'hébergement et d'accompagnement pour les populations défavorisées. Pour diriger un foyer d'hébergement, Jocelyn Bailly passe son CAFDES. " Ensuite j'ai piloté la création de résidences sociales, je suis devenu délégué régional, puis en 2002, Directeur opérationnel pour les régions ", raconte-il. L'homme s'intéresse alors à tous les pôles de l'association?: centres pour demandeurs d'asile, centres pour réfugiés politiques, centre d'hébergement et de réinsertion sociale, centre d'hébergement pour travailleurs handicapés mentaux... À l'époque le volet médico-social est réduit, deux EHPAD et un foyer d'hébergement.
Si la tâche est passionnante, Jocelyn Bailly doit lever (un peu) le pied suite à un infarctus et prendre un poste plus fonctionnel?: la direction du développement et des produits. Il mène le projet d'entreprise associative et développe le médico-social. " Nous avons gagné 50 % des appels à projets auxquels nous avons répondu, s'enthousiasme l'homme, qui travaille de près avec Franck Calderini, directeur général. Aujourd'hui nous comptons 50 établissements, EHPAD et FAM, et 1 000 salariés. " Toutefois, entre tarifs accessibles (55 €/jour à Saint-Étienne), EHPAD habilités à 100?% à l'aide sociale et enveloppes réduites, la sécurité économique devient fragile. " Nous évoluons vers un modèle plus sûr et regroupons les EHPAD dans une SCIC, Coallia Solidaire, confie Jocelyn Bailly. Nous demandons une déshabilitation partielle et élargissons les missions : les EHPAD doivent devenir des plates-formes de services et de répit, avec balluchonnage, accueil de jour... "
À 62 ans bientôt, Jocelyn Bailly, directeur de la SCIC, n'a pas fini d'oeuvrer au service des autres. Toutefois, l'homme n'est pas seulement un "gros bosseur" : il garde du temps pour ses 5 petits-enfants et pour la course à pied (il est depuis peu semi-marathonien). Un autre genre de travail.