Vulnérable ? Oui mais vivant...
Un matin de novembre, j'ai reçu par mail un ouvrage en format pdf. Amusée par le titre Les Aventuriers de l'âge perdu(1), j'ai commencé à feuilleter les premières pages en buvant mon café... pensant les survoler rapidement.
C'était bien mal connaître Pierre Gouabault, directeur de quatre Ehpad en Loir-et-Cher, son analyse fine et empathique, la précision de sa pensée et sa réflexion avant-gardiste.
Sans fausse pudeur, sans mâcher ses mots ni chercher à heurter le lecteur, il invite à une réflexion 360° sur la place et la considération des vieux dans notre société, le rôle des soignants, la responsabilité collective, le sens profond de service public, parce que, faut-il le rappeler, « on ne choisit pas d'être vieux, ni dépendant ».
Redonner de la place à la vulnérabilité, à la fragilité, voilà des mots qu'on entend peu, qui ne vont pas dans le sens de la performance, de la gagne, de la réussite. Pourtant ils m'ont touchée au coeur, ils m'ont fait frissonner et même émue, je le reconnais.
Parce qu'après la dureté de cette crise Covid, qui n'est d'ailleurs pas achevée, alors que partout se préparent les fêtes de fin d'année, la fragilité n'est toujours pas à l'ordre du jour. Pourtant beaucoup sont seuls et isolés, vulnérables, notamment à domicile comme nous le rappellent les récentes études des Petits Frères des Pauvres ou du Secours catholique.
« Être solidaire, ce n'est rien d'autre que permettre l'expression de la vulnérabilité de l'autre et lui offrir un soutien. » Alors pour ceux qui sont seuls ou loin de leurs proches, pour Pierre Gouabault, pour nous tous, nous avons eu envie de repas de fête et de cadeaux solidaires.
Merci à Alan Geaam, chef étoilé, qui nous a généreusement offert des recettes, pour rendre ces réveillons uniques et exceptionnels.
Belles fêtes de fin d'année à tous !