Grâce à un nouvel indicateur Fish, l'Irdes mesure les gênes fonctionnelles de la population à partir des données de l'assurance-maladie. Les disparités départementales sont importantes.
14% des Français ont des limitations motrices ou organiques
Les limitations motrices ou organiques se définissent comme les gênes réduisant les capacités des individus à accomplir certaines fonctions telles la locomotion, la préhension, la souplesse, la digestion, la continence...
Une étude tout juste publiée par l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) utilise pour la première fois l'indicateur Fish (Faisabilité d'identification des personnes en situation de handicap) sur ces limitations qu'il a construit à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), source administrative issue des remboursements de soins par l'assurance maladie et échappant donc aux biais déclaratifs des enquêtes.
Il s'agit de données accessibles en continu et sur longue période, sur l'ensemble de la population, quels que soient l'âge ou le lieu de vie permettant ainsi d'améliorer la connaissance des populations dans le domaine de l'autonomie. Ces travaux sont aussi les premiers à proposer une comparaison départementale, tous âges et lieux de vie, du risque de handicap à la suite de ce type de limitations. La population ayant des limitations motrices ou organiques identifiée par l'algorithme est légèrement plus large que dans les sources déclaratives (14 % contre 12 %, soit 9 ,8 millions de personnes). L'âge moyen de cette population est de 60,2 ans. Sans surprise, le fait d'avoir une limitation motrice ou organique augmente fortement avec l'âge passant de 2 % chez les moins de 16 ans à 36 % chez les 75-84 ans et à plus de 50 % au-delà de cet âge.
Cet indicateur met également en lumière des disparités départementales qui s'accentuent avec l'avancée en âge. Le nord de la France (Nord, Pas-de-Calais, Somme), une partie de l'est (Ardennes, Meuse, Haute-Marne), la Corse et la partie basse du couloir rhodanien (Haute-Loire, Bouches-du-Rhône), ainsi que le Tarn et le Tarn-et-Garonne ont ainsi des populations plus nombreuses à avoir des limitations motrices ou organiques que les autres départements avec des taux standardisés largement supérieurs à 16 %. Inversement, Paris et les départements de l'ouest de l'Ile-de-France (Yvelines, Hauts-de-Seine) ont les taux les plus bas, inférieurs à 11,5 %.